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SAINT-IRÉNÉE — Parfois, les entreprises agricoles ont un petit côté atypique qui les rend fort sympathiques. C’est le cas de la Ferme Martin Gauthier, qu’on pourrait affubler du complément « et Neveux », une filiation généalogique qui donne du fil à retordre quand vient le temps de parler de relève. Martin Gauthier représente la 4e génération à travailler la terre. Ses neveux Sylvain et Mathieu, la 5e, et la 6e s’ancre déjà.
Dernier de la famille, Martin Gauthier ne croyait pas trop en ses chances de reprendre la ferme, même s’il y était particulièrement dans son élément. « Mon frère aîné s’est blessé. Mon père m’a dit : “Si tu veux la ferme, je te la donne, mais tu nous fais vivre”. Il me restait juste à trouver comment, parce que je ne pouvais pas en vivre moi-même », rigole le gaillard aux yeux bleu ciel. Il a rapidement opté pour les veaux d’embouche.
La vie à la ferme n’a pas toujours été facile. Comme bien des confrères, il a mangé son pain noir. « Je me suis sérieusement demandé pourquoi je restais là. Le vendredi soir, tout le monde arrêtait et se reposait, mais pas moi. Je suis allé travailler dans une serre. Le propriétaire m’avait mis dans les fournaises. Je pense qu’il savait plus que moi que ma place était avec mes animaux. J’ai fait trois jours », raconte-t-il, un sourire en coin.
Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour le doute. « Je suis passionné de ça et je ne veux rien faire d’autre. J’ai eu beaucoup d’aide de la part de mon frère et de ma belle-sœur, et de mon neveu Sylvain », explique celui qui est mordu de génétique.
« Ça fait 30 ans que Martin fait de l’insémination et il ne le dira pas, mais c’est l’un des meilleurs dans le bœuf au Québec, mentionne son neveu Sylvain. On commence de plus en plus à être reconnus pour nos femelles de reproduction. On a un bon troupeau. C’est stimulant de se lever le matin pour travailler. »
Compliquée, la transmission à un neveu
Souhaitant continuer à travailler à la ferme, Martin Gauthier voudrait bien passer le relais à son neveu Sylvain, mais il n’existe pas de modèle de relève adapté à leur cas. « C’est comme si on était des étrangers. Compliqué pas mal, mettons! »
Sylvain Gauthier ne renonce pas au projet. « J’ai grandi à Longueuil. Depuis que j’ai sept ans, j’ai passé mes étés ici avant de m’y installer en 2000 », dit le père de quatre enfants. Son fils Zachary travaille d’ailleurs à temps plein à la ferme pendant l’été.