Ma famille agricole 1 juillet 2018

Des moutons, des pommes et la liberté

SAINT-JOSEPH-DU-LAC — Pour la famille Maillette-Guérin, se lancer dans les Fromages du verger a été synonyme de liberté. Brigitte Maillette et Michel Guérin ont alors délaissé un quotidien professionnel rigoureux et hypercontrôlé dans les laboratoires aseptisés de grandes compagnies pharmaceutiques. Pour leurs enfants élevés en ville, c’étaient les portes de la liberté qui s’ouvraient, avec un verger, une forêt, des animaux et tout un univers à découvrir.

Quand ils ont pris la décision de réaliser leur projet de fromagerie il y a 10 ans, Brigitte Maillette et Michel Guérin étaient dans la mi-trentaine et avaient envie de changement. « Je rêvais de faire des fromages depuis mon enfance. Ça me fascinait de voir du lait cailler », raconte Michel.

Brigitte Maillette se souviendra toujours du moment où la décision a été prise. « C’était pendant mon congé parental. J’étais enceinte de Noémie et en grande réflexion. Et tout à coup, ça s’est imposé à nous. » Le couple a décidé de se lancer et d’acquérir un vieux verger situé à Saint-Joseph-du-Lac. La vie de la famille allait changer.

La découverte d’un nouveau mode de vie a particulièrement été marquante pour Édouard et Anouk, les deux enfants de Michel élevés en ville et alors au début de l’adolescence. « Pour moi, arrivé ici à 12 ans, c’était le plaisir de pouvoir courir, d’avoir tout un verger et une forêt à explorer », se souvient Édouard. Anouk, qui avait 14 ans, a découvert le bonheur de s’isoler en communion avec la nature. « J’allais dans le verger me cueillir une pomme et je le fais encore chaque fois que je viens ici. »

Leur petite sœur Noémie n’a connu que la vie à la campagne, mais elle a bien conscience de sa chance. « Avoir un grand territoire, ça donne l’esprit de liberté! » dit-elle les bras grands ouverts, prête à s’envoler.

Plusieurs fromages de brebis sont fabriqués aux Fromages du verger.
Plusieurs fromages de brebis sont fabriqués aux Fromages du verger.

Des enfants vaillants

Partager leurs parents avec les clients faisait aussi partie de cette nouvelle vie. « La première année, il a fallu s’adapter, mais après, c’est devenu naturel », dit Anouk, qui aidait ses parents à la caisse lors des journées d’autocueillette de pommes tandis que son frère se chargeait du stationnement.

Maintenant que les grands ont quitté le nid familial, leur jeune sœur prend la relève. Déjà, à 13 ans, Noémie travaille dans le bistro et participe à la fabrication des fromages, en plus de nettoyer les seaux et de nourrir les animaux.

Des enfants travaillants, respectueux de la nature et conscients de l’importance d’une alimentation de qualité, voilà ce dont peuvent se réjouir Brigitte Maillette et Michel Guérin.

Verger bio et ferme écoresponsable

Brigitte Maillette et Michel Guérin ont remanié leur verger pour le cultiver en régie biologique. Pari réussi! Ils ont obtenu la certification Québec Vrai l’an passé. Leur rêve d’avoir une ferme écoresponsable, où tous les secteurs sont interreliés afin d’en optimiser les ressources, s’est ainsi concrétisé.

« Les cochons ont labouré les champs. On les nourrit au petit-lait de brebis et le fumier des moutons sert de fertilisant », décrit Michel.

En plus de vendre de la viande de porc et d’agneau et d’offrir leurs pommes à la cueillette, Brigitte Maillette et Michel Guérin produisent des fromages avec le lait de leurs brebis. Prochain projet? Cultiver des camerises pour les transformer en gelées.

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