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L’ISLE-AUX-COUDRES – Cultivant leur terre de génération en génération depuis le 18e siècle, les membres de la famille Desgagnés-Pedneault sont fortement enracinés à L’Isle-aux-Coudres. L’entreprise agricole familiale, devenue la Cidrerie Vergers Pedneault, crée des produits alcoolisés à base de pomme et d’autres fruits qui sont connus bien au-delà des frontières de leur île.
Tels des ambassadeurs pour L’Isle-aux-Coudres, les bouteilles ornées des étiquettes de la Cidrerie Pedneault se vendent dans les magasins spécialisés de la province. Chaque été, les touristes qui débarquent du traversier à L’Isle-aux-Coudres ne manquent pas non plus de s’arrêter à la cidrerie pour s’en procurer.
Un succès bâti à coup de travail et de passion par une famille qui demeure soudée à travers le temps, et qui porte haut le flambeau de son histoire et de sa fierté d’insulaire.
« Chaque génération apporte sa créativité et sa couleur. Nos forces sont complémentaires. Je crois que ce qui définit bien notre façon de travailler ensemble, c’est le respect du passé, conjugué avec l’intégration de plusieurs générations en même temps; un beau défi au quotidien », dit Élisabeth Desgagnés, gestionnaire des ressources humaines de l’entreprise, qui comporte une cinquantaine d’employés, dont plusieurs membres de la famille.
C’est en 1918 que les premiers pommiers ont été plantés sur la terre des Pedneault par Francis et ses frères Hilaire et Henri, raconte Éric Desgagnés, le père d’Élisabeth. « C’étaient des pommes à cidre et des pommes de conservation, pas nécessairement bonnes à croquer. À cette époque, l’industrie de l’île était basée sur l’agriculture de subsistance. Avec ses frères, mon grand-père cultivait principalement des pommes de terre, qu’il allait livrer à Québec et dans Charlevoix, en goélette », mentionne-t-il.
De nombreuses anecdotes courent dans la famille autour de la fameuse dernière traversée d’automne pour approvisionner l’île avant le gel. « L’hiver, l’île se trouvait plus isolée, car la glace couvrait le fleuve, souligne Éric. La seule façon de traverser, c’était en canot à travers les glaces. »
Plus tard, dans les années 1970, le tourisme a rejoint L’Isle-aux-Coudres. La famille Pedneault s’est alors lancée dans la production de produits transformés, tels que des confitures, du beurre de pommes et du vinaigre, entre autres.
« C’est mon oncle Michel qui, le premier, a eu l’idée de faire de l’alcool avec les pommes à la fin des années 90, précise Éric. Il faisait du jus de pomme dans le but de le transformer en cidre, puis en vinaigre, mais en goûtant le cidre, il l’a trouvé bon! »
Dès la première année, 5 000 litres de cidre ont été produits, poursuit le cidriculteur. « L’avantage, c’est qu’on avait la matière première. On avait trop de pommes depuis quelques années et on les envoyait par vans à Rougemont, où elles étaient transformées en jus. On les a donc gardées pour nous. Puis, on s’est mis à planter plusieurs sortes d’autres arbres fruitiers. »
Aujourd’hui, 100 000 litres d’alcools divers sont produits à la Cidrerie Pedneault chaque année, à coup de cuvées de 1 000 litres à la fois, toujours sous la supervision de Michel Pedneault. Un restaurant et une biscuiterie se sont également ajoutés à l’entreprise, ainsi qu’une microbrasserie, tout récemment.
Depuis les premiers pommiers plantés par le grand-père, plusieurs variétés de pommes ont été ajoutées, ainsi que des poiriers, des pruniers, des cerisiers, des amélanchiers, et d’autres arbres fruitiers. Une parcelle de terre ayant déjà appartenue à la famille, et qui vient d’être rachetée, permettra d’agrandir encore le verger prochainement.
« L’avantage, à L’Isle-aux-Coudres, c’est qu’on a un microclimat tempéré par le fleuve. La température est plus douce qu’ailleurs dans Charlevoix. L’hiver, il fait plus frais. Le couvert de neige reste au sol. Donc il y a moins de risque de dégel et moins de gels tardifs au printemps. Des conditions qui fonctionnent bien pour plusieurs arbres fruitiers », indique Éric Desgagnés.
Fait maison
Michel Pedneault cherchait un moyen de pasteuriser plus d’une bouteille à la fois, un traitement requis pour la mise en marché du moût ou du jus de pommes. « Ce qu’on trouvait sur le marché prenait trop de place, alors il a eu l’idée d’en patenter un lui-même », raconte son neveu, Éric Desgagnés. La machine qu’il a conçue est fabriquée à partir d’une ancienne cuve de sirop d’érable. « On met une palette dedans, sur laquelle sont disposées jusqu’à 350 bouteilles, et une fois que la température est atteinte, on la ressort, et voilà, c’est pasteurisé et prêt à être mis en marché », dit le cidriculteur.
Le bon coup de l’entreprise
« Si on ne s’était pas lancés dans les produits transformés, on n’aurait pas l’entreprise qu’on a aujourd’hui. Faire seulement de l’autocueillette n’aurait pas été rentable et probablement que le verger aurait été abandonné », dit Éric Desgagnés.
Le développement du tourisme, dans les années 1970, a été l’élément déclencheur. « Les gens arrivaient de Québec et de Charlevoix. Puis, la Route des Saveurs de Charlevoix, mise en place en 1996, nous a apporté beaucoup de monde », admet le cidriculteur. Après les beurres de fruits, les gelées et les confitures, les sirops, les vinaigres, les cidres et les alcools de fruits de toutes sortes, la famille Pedneault-Desgagnés n’a pas cessé d’innover. Le restaurant Corylus a été inauguré, puis la biscuiterie Aux Fruits du biscuitier, juste devant la cidrerie, avec une offre de desserts, de yogourts glacés et de biscuits variés. Récemment, la microbrasserie L’Étale a ouvert ses portes pour offrir des bières brassées à partir d’orge cultivée sur L’Isle-aux-Coudres, une idée de la nouvelle génération.
Fiche technique | |
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Nom de la ferme : | Cidrerie Vergers Pedneault |
Spécialité : | Produits alcoolisés à base de pommes |
Année de fondation : | Milieu du 18e siècle |
Noms des propriétaires : | Michel Pedneault, Marie-Claire Pedneault, Éric Desgagnés et Patrice Desgagnés |
Nombre de générations : | 11 |
Superficie en culture : | 22 hectares |
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