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SAINT-DOMINIQUE — Quoi faire quand les quatre enfants d’une même famille souhaitent reprendre la ferme? Créer quatre entreprises! Ce fut, en tout cas, la réponse des Dubreuil pour que la relève se déroule rondement. Aujourd’hui, les frères et la sœur s’entraident avec générosité, mais dans un cadre finement négocié.
Ce sont quatre enfants, Marc-André, David, Myriam et Dominique, accompagnés de leurs parents, François et Jeannine, qui ne pourraient être plus fiers. Lorsqu’on rencontre les Dubreuil, on sait que l’on serre la main de gens passionnés par ce qu’ils font, mais aussi par les affaires. Les immeubles sont vastes, les équipements importants, les sourires avenants et les regards déterminés. Ici, tout le monde est entrepreneur.
Pour assurer leurs arrières, les artisans de Miel Dubreuil ont toujours eu comme principe de diversifier les activités de l’entreprise, fondée à Saint-Dominique, en 1930. Si l’apiculture est présente depuis le début, Lucien, le fondateur, avait également créé un élevage ovin à l’époque.
En 1991, la décision est prise de vendre le cheptel de moutons et de se lancer dans la grande culture, principalement céréalière. Pour rentabiliser les investissements, l’entreprise offre, encore aujourd’hui, de travailler à forfait pour les agriculteurs de la région. Avec le temps, les Dubreuil ont acheté des terres aux alentours de leurs fermes au fur et à mesure que celles-ci ont été mises en vente.
L’apiculture est l’un des fondements de l’entreprise familiale. Pour maîtriser les revenus, les Dubreuil s’affairent à être aussi indépendants que possible, voulant être en contrôle de la production jusqu’à la vente au consommateur. Elle commence également à offrir des services de pollinisation à certaines bleuetières du Lac-Saint-Jean.
Le temps passe, l’entreprise croît et, inévitablement, la question de la suite du monde se pose. C’est Marc-André le premier qui soulève l’enjeu de la relève, il y a plus de 10 ans de cela. Rapidement, son père, François, y voit un casse-tête. « [En tant qu’entrepreneur], on est toujours en conflit avec nous-même, dit-il. Quelle décision vas-tu prendre aujourd’hui? Va-t-on dans le champ, va-t-on aux ruches ou livrer du miel aux épiceries? Fait-on de la transformation? Si on est quatre à prendre ces décisions… » Disons que François y a vu un terreau fertile aux conflits.
Une solution s’impose : créer quatre entreprises pour quatre entrepreneurs. La structure de la ferme s’y prête bien, puisque ses activités ratissent très large. Il y a donc de la place pour générer de la croissance dans chacune de ses branches. « L’idée était d’avoir quatre entreprises qui travaillent en équipe », explique le paternel.
Mais comment satisfaire tout le monde? En s’y prenant longtemps d’avance, en multipliant les discussions afin de créer une configuration juste. Comme chaque enfant a fait des études différentes — en agriculture, mais aussi en administration, en finance et en… biotechnologies —, il était important de bien cerner les préférences et les habiletés naturelles de chacun. Cette planification, selon tous les membres de la famille, a permis d’éviter les conflits, puisque chacun a eu son mot à dire dans la vision du développement de l’entreprise en général. Aujourd’hui, s’il va de soi que chacun se prête main-forte quand les besoins se manifestent, ils le font selon des barèmes et des conditions établies, comme s’ils travaillaient à forfait pour un client de l’extérieur.
Avec l’arrivée des enfants aux rênes de leurs entreprises respectives, la ferme a investi des sommes importantes pour que chacune soit à la fine pointe de la technologie et puisse croître rapidement. Et ça fonctionne! « On va jusqu’où on est capables, explique David. On a vécu une grosse envolée et aujourd’hui, on doit gérer la croissance. »
Équipement techno
David a repris l’un des volets apicoles de la ferme. Sa compagnie, Entreprise Dubreuil, a récemment construit une salle d’extraction à la fine pointe. Sa sœur Myriam est installée dans un autre bâtiment, qui abrite une chaîne tout aussi moderne permettant de mettre le miel en pots. Lors de la construction de ce nouveau bâtiment, David en a profité pour créer des logements pour augmenter sa capacité d’accueil d’employés temporaires qui viennent prêter main-forte chaque année. « Pour avoir une croissance, il faut vraiment avoir plus de main-d’œuvre. On fait appel à des gens de l’étranger depuis maintenant 13 ans », mentionne-t-il.
3 conseils pour…avancer en affaires
Lire beaucoup
Selon François, lire beaucoup est primordial pour se tenir bien informé de son secteur. Cela permet de voir certaines tendances du marché et d’agir en conséquence.
Faire des bilans
François insiste beaucoup sur la nécessité d’avoir une vision pour le bien de l’entreprise, mais aussi pour être bien dans son entreprise. Aussi, faire une évaluation annuelle de ses objectifs d’affaires, mais aussi de ses ambitions personnelles est essentiel. Cela aidera à planifier les décisions de manière conséquente pour les affaires sans oublier le côté humain.
Être capable d’évaluer rapidement ses projets
En affaires, on doit savoir quel est le coût d’un projet ou d’une activité. Pour y arriver efficacement, François propose de tenter d’en estimer le coût mentalement. Au fur et à mesure que l’on fait des projets, on peut ajuster nos évaluations jusqu’à être étonnamment précis.
Fiche technique 🍯🌽 | |
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Nom des fermes | Miel Dubreuil, Entreprise Dubreuil, Culture Dubreuil et Entreprise F. Dubreuil |
Spécialités | Apiculture et grandes cultures |
Année de fondation | 1930 |
Noms des propriétaires | Myriam Dubreuil (Miel Dubreuil), David Dubreuil (Entreprise Dubreuil), Marc-André Dubreuil (Culture Dubreuil) et Dominique Dubreuil (Entreprise F. Dubreuil) |
Nombre de générations | 3 |
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