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GRANBY – Chez les Delorme, l’esprit d’initiative n’attend pas le nombre des années. Représentant la cinquième génération d’une famille d’agriculteurs, une fratrie s’est établie à Granby, où elle dirige la Ferme Julio et voit grand pour son entreprise. Une fromagerie artisanale s’ajoutera d’ailleurs aux activités de la ferme au printemps 2025.
Cela fait quelques années que Simon, Mathieu, Francis et Jasmine Delorme, ainsi qu’Amélie Klaassen, la conjointe de Mathieu, travaillent sur ce projet. Ils sont maintenant prêts à se lancer. Les travaux de construction du bâtiment qui accueillera la Fromagerie Julio ont commencé en août.
Lorsque l’endroit ouvrira ses portes l’an prochain, cela fera 10 ans que les Delorme se sont enracinés à Granby. La famille est originaire de Sainte-Brigide-d’Iberville.
Mathieu et Simon travaillaient d’ailleurs à la ferme familiale de cette localité de la Montérégie aux côtés de leur père, Jean, ainsi que d’un des frères de ce dernier avant de décider d’acheter leur propre ferme en 2015. Ils étaient, à cette époque, âgés respectivement de 20 et 22 ans. Le duo était prêt à s’établir n’importe où au Québec, mais son choix s’est porté sur une ferme laitière de Granby, en Estrie. « Mon père a vendu ses parts d’entreprise à son frère pour nous aider à acheter ici », explique Simon Delorme.
Soutien financier et moral indéfectible, le paternel donne un coup de main, au besoin, à la ferme. Mais la gestion quotidienne du troupeau de 325 têtes est l’affaire des deux frères. Ceux-ci ont été rejoints au fil du temps par les deux plus jeunes de la famille, Francis et Jasmine. Amélie Klaassen complète le clan de la Ferme Julio.
À 80 kg en 2015, le quota quotidien de production laitière de la ferme avoisine désormais 200 kg.
Lait en valeur
C’est d’ailleurs pour mettre en valeur le lait produit à quelques minutes à peine du centre-ville de Granby que le projet de fromagerie s’est imposé. « On a tellement un bel emplacement et on aime tellement nos vaches qu’on a le goût de valoriser notre lait et de l’offrir directement sur place », explique Amélie.
Cette dernière a suivi différentes formations auprès du Centre d’expertise fromagère du Québec et de l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ), dont celle sur le contrôle de la fabrication de produits laitiers à l’ITAQ, qui est essentielle à l’obtention d’un permis d’exploitation d’usine laitière délivré par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Sa belle-sœur, Jasmine Delorme, a pour sa part obtenu une attestation d’études collégiales en Techniques de transformation du lait en produits laitiers, en plus d’effectuer deux stages en Suisse, dont un dans une ferme qui produit du fromage à raclette. « On se complète », affirme Amélie.
Au départ, la Fromagerie Julio, qui nécessite un investissement important, offrira du fromage en grains, du cheddar, des laits aromatisés et du yogourt. Des fromages fins s’ajouteront éventuellement à l’offre. Un espace boutique offrant des produits du terroir sera aménagé. « On va y aller étape par étape, précise Simon. Ça va nous permettre de voir ce que les gens veulent. »
Les cinq coactionnaires de la fromagerie soulignent avoir obtenu une subvention du MAPAQ pour la réalisation de ce projet.
Histoire de cœur
Alors que la ferme de Sainte-Brigide-d’Iberville où ils ont grandi misait davantage sur les grandes cultures, les frères Delorme affirment que leur troupeau de race Holstein est la pièce maîtresse de leur entreprise agricole. La ferme, qui ne cultive que du foin et du maïs-ensilage, a d’ailleurs obtenu le titre de Maître-éleveur en 2023.
Selon Simon Delorme, tous les membres de la fratrie se partagent les tâches et mettent la main à la pâte. Cet esprit familial est également au centre de la Ferme Julio. « J’adore les animaux et la terre, mais si je fais de l’agriculture, c’est beaucoup pour travailler en famille », dit l’aîné du clan. « On a vraiment à cœur la famille », renchérit sa belle-sœur Amélie.
La famille Delorme continue de s’agrandir. Amélie et Mathieu ont trois fillettes, tandis que Simon et sa conjointe, déjà parents d’un garçon, attendaient la venue de la cigogne en novembre.
Équipement utile
Le mélangeur à ration totale mélangée (RTM) usagé acquis l’an dernier par la Ferme Julio n’a rien d’exceptionnel, mais il a l’avantage de faciliter la vie des membres de la famille Delorme qui veillent aux soins du troupeau. Grâce à cet équipement, le travail physique avec les balles de foin s’en trouve réduit, dit Simon Delorme. Et, en bonus, la production de lait en a profité, se félicite-t-il. « C’est notre investissement le plus récent, explique-t-il. Il nous restait ça [à acquérir] avant de lancer le projet de fromagerie. »
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Mettre la rancune de côté
La rancune n’a pas sa place au sein d’une famille dont les membres travaillent ensemble au quotidien, estiment les propriétaires de la Ferme Julio. S’ils s’expriment parfois les uns aux autres sans prendre de détour, les Delorme ont appris à tourner la page rapidement après des discussions plus animées.
Oser foncer
Les Delorme n’ont jamais craint de repousser leurs limites, voire de prendre des risques. L’achat de la ferme par Simon et Mathieu, alors qu’ils étaient dans la jeune vingtaine, le démontre. « On est de jeunes débrouillards parce qu’on a eu cet exemple de nos parents », dit Simon Delorme.
Être positifs
La famille Delorme a fait le pari d’être positive, même si tout n’est pas toujours rose. « C’est l’une de nos forces, je pense, affirme l’aîné de la fratrie. On ne se laisse abattre par rien. Même si on a eu un coup de main quand on est arrivés ici, ç’a quand même été une grande étape de partir avec un nouveau troupeau. »
Fiche techique | |
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Nom de la ferme : | Ferme Julio |
Spécialité : | Production laitière |
Noms des propriétaires : | Mathieu et Simon Delorme (ferme) Mathieu, Simon, Francis et Jasmine Delorme ainsi qu’Amélie Klaassen (fromagerie) |
Année de fondation : | 2015 |
Nombre de générations : | Cinq (une seule à Granby) |
Superficie en culture : | Près de 160 hectares de foin et de maïs-ensilage |
Cheptel : | 325 têtes, dont 120 vaches en lactation |
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