L’agriculture pour se rapprocher de sa famille

SAINT-MARCEL-DE-RICHELIEU — Personne ne pouvait prédire que Karine Messier-Lambert deviendrait un jour agricultrice, après ses études en design de mode et en coiffure. La principale intéressée est pourtant convaincue que sa décision de devenir agricultrice est l’une des meilleures de sa vie. En compagnie de son mari Éric Chicoine, elle a profité de son nouveau mode de vie à la Ferme Karic pour voir grandir leurs cinq enfants.

« Si on m’avait dit, quand j’étais jeune, que j’aurais une ferme un jour, j’aurais ri et je n’y aurais jamais cru, lance la mère de famille. Je n’arrêtais pas de dire : ‘‘Ça pue, le cœur me lève et je ne veux rien savoir des animaux’’. Pourtant, aujourd’hui, j’adore mon métier. »

Il y a 16 ans, alors qu’elle travaillait dans une usine, Karine Messier-Lambert en a eu assez. Le moment était venu pour elle d’aller rejoindre son mari qui était déjà agriculteur, Éric Chicoine. Ce dernier a toujours gagné sa vie dans la grande culture, en cultivant du maïs et du soya.

Inspirée par un beau-frère qui élevait des veaux, Karine a décidé de changer de carrière. Elle a choisi d’utiliser la vieille étable vacante à l’arrière de leur résidence en vue de garder des veaux de grain pour l’entreprise Écolait, en novembre 2005.

« Je travaillais dans une usine le soir, à Sainte-Julie, raconte-t-elle. On avait déjà trois enfants et c’était plus difficile d’avoir une gardienne. Je voulais pouvoir les élever et être présente dans leur vie.

Éric Chicoine a été agréablement surpris de pouvoir faire équipe avec elle au travail. « Tout ça s’est fait graduellement, mais je ne pouvais pas m’imaginer qu’un jour elle serait intéressée par l’agriculture quand je l’ai connue », souligne-t-il.

Karine Messier-Lambert considère l’agriculture comme le défi d’une vie.
Karine Messier-Lambert considère l’agriculture comme le défi d’une vie.

Appartenance

En 2015, Karine a décidé de devenir propriétaire. La ferme a également pris de l’expansion avec le temps. Karine s’occupe de près de 900 veaux avec son mari. Le couple exploite près de 84 hectares. Autrefois finisseur, la Ferme Karic est maintenant dotée d’une pouponnière depuis avril dernier.

Même s’ils n’assureront pas tous la relève de la ferme, les cinq enfants de la famille ont un fort sentiment d’appartenance à l’égard de l’agriculture.
« Ce que j’aime le plus de l’agriculture, c’est la liberté d’être ton propre patron. Tu peux avoir des surprises chaque matin. C’est toujours différent », affirme Billy Chicoine, qui prévoit assurer la relève dans quelques années.

Alors que son fils aîné, Tristan, âgé de 22 ans, a quitté le nid familial pour aller vivre avec sa conjointe agricultrice à Baie-Saint-Paul, Karine Messier-Lambert a le sentiment du devoir accompli.

« J’ai pu voir mes enfants s’émerveiller de l’agriculture, en plus de les voir ­grandir », conclut-elle. 

Beaucoup d’amour

Alyson a hérité de l’amour des animaux de sa mère. Elle pose fièrement en compagnie de « son » veau blond.
Alyson a hérité de l’amour des animaux de sa mère. Elle pose fièrement en compagnie de « son » veau blond.

Pour les Chicoine, l’arrivée d’un nouveau lot de veaux est un événement qui mobilise toute la famille. Chaque fois, les enfants se choisissent un animal préféré en fonction des caractéristiques qu’il présente.

« Dès que nous recevons des veaux, je reçois des messages textes des enfants pour savoir comment ils sont, signale Karine Messier-Lambert. Je suis complètement gaga avec les veaux et on les aime vraiment. Quand certains ne feel pas, on parvient à en sauver quelques-uns avec beaucoup d’amour. »

De son côté, Alyson a fièrement présenté sa préférée à La Terre. Le veau sur la photo, « c’est une petite génisse blonde comme moi, alors c’est la mienne », a partagé l’adolescente âgée de 17 ans, qui l’affectionne particulièrement.