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SAINTE-CÉCILE-DE-MILTON — « Je me suis battue comme un diable dans l’eau bénite! » illustre Hélène Chevrier Miron lorsqu’elle parle du combat qu’elle a mené afin de devenir propriétaire d’un élevage de poulets en Montérégie. Elle a de quoi en être fière aujourd’hui, puisqu’elle a réussi à transmettre sa passion pour l’agriculture à sa fille et à sa petite-fille.
« Quand je suis arrivée à la ferme en 1979, il y avait très peu de femmes propriétaires d’une entreprise. Et quand tu voulais obtenir un prêt, il fallait faire trois ou quatre culbutes de plus que les hommes », se remémore la doyenne de la Ferme Johel. Elle se souvient d’avoir dit à des banquiers qu’elle était même prête à camper sur le site de sa future entreprise… jusqu’à ce qu’on décide de lui accorder du financement!
D’une ténacité sans bornes, la productrice a reçu plusieurs honneurs au fil des années, dont le prix Coup de chapeau au Gala Agristar en 2014 pour avoir « ouvert la voie aux femmes dans un métier majoritairement composé d’hommes ». Il faut dire que Mme Chevrier Miron avait déjà cumulé de l’expérience à ce niveau, puisqu’elle avait travaillé pendant plus de 20 ans dans le secteur du transport routier.
Femmes de caractère
La productrice doit son esprit combatif à sa mère, qui lui a constamment rappelé de se défendre depuis sa tendre enfance. « Mon père est décédé quand j’avais sept ans. J’ai appris à être un petit tomboy. »
Si on lui reconnaît l’audace de s’être lancée dans le vide avec l’élevage de poulets, Mme Chevrier Miron a aussi pavé le chemin pour d’autres femmes en devenant la première présidente de son syndicat de base et la première élue du syndicat des producteurs de volailles de sa région.
Le fait d’avoir réuni sa fille Jocelyne et sa petite-fille Geneviève autour de l’entreprise est une réussite dont elle n’est pas peu fière. « Jocelyne est exactement mon sosie. Elle gère les finances de la ferme d’une main de maître et personne ne peut lui piler sur les pieds », affirme Mme Chevrier Miron.
« Ça ne m’est jamais passé par la tête qu’on ne pouvait pas réussir comme femmes. Ma mère a toujours été plus ouverte que les autres », renchérit la comptable de la ferme. Cette dernière a su convaincre son conjoint, Frédéric Paris, de participer à l’aventure toute féminine et d’y apprécier une meilleure qualité de vie.
À chacune ses forces Chacune y met du sien dans l’entreprise, fait valoir avec fierté Geneviève, qui concocte au quotidien une série de produits dérivés, de la saucisse au pâté. « Le poulet, c’est un élevage qui peut être féminin. Il faut être attentif et méticuleux et on a su se démarquer », considère-t-elle. La jeune mère de famille s’estime privilégiée d’être aussi bien entourée et de constituer la relève de l’entreprise. Selon elle, « on peut toujours compter sur la famille [en affaires], mais il faut que chacun puisse se réaliser ». |