Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
SANTE-JULIENNE — Même seule avec deux enfants, Suzanne Duquette n’a pas hésité à prendre la relève de la ferme de ses parents, située à Sainte-Julienne dans Lanaudière.
Ce qui peut paraître impressionnant pour le commun des mortels ne l’est pas pour la jeune femme de 37 ans, qui prend soin seule, depuis 2012, d’un troupeau de 160 truies et d’une terre de 50 acres.
« Ça a toujours été assez clair pour moi que c’était ça que je voulais faire dans la vie! Je touche à tout depuis que je travaille à la ferme, alors ça ne m’a jamais fait peur. Il n’y a pas de tâches que je ne suis pas capable de faire. Tout le monde peut transporter des poches de 25 kg. Pour sortir les cochons morts, on a les outils qu’il faut. Il suffit de savoir comment forcer et utiliser les bons instruments. »
Dans les champs qui bordent la porcherie, Suzanne Duquette cultive du maïs pour nourrir ses porcs et du soya pour la revente. Elle fabrique elle-même ses moulées à base de tourteau de soya, de farine de biscuits et de maïs. « Faire des bons coups sur le prix du grain peut faire toute la différence, car c’est un gros poste du coût de production », dit celle qui a étudié en techniques agricoles, à Joliette.
Ses parents, Claudette et Arthur Duquette, viennent lui donner un coup de main de temps en temps. « Mais c’est Suzanne qui est responsable de tout. D’après moi, c’est ça qui est le plus difficile dans le métier d’agriculteur, et ce n’est pas tout le monde qui en est capable », reconnaît son père, très fier.
« Pour être producteur, ajoute Suzanne, il faut avoir les nerfs solides en partant. On ne sait jamais ce qui nous attend dans l’étable le matin. Sans aucun revenu garanti, on ne peut pas se permettre d’être malade. Il faut être performant, limiter l’endettement et les investissements et faire des bons coups sur le grain. »
Lorsque les parents de Suzanne lui ont transféré l’entreprise, la Ferme Duquette était dans la famille depuis plusieurs générations déjà. « Je sens que je suis responsable d’un patrimoine. La ferme reste un lieu familial que mes sœurs, mes tantes et mes oncles sont heureux de pouvoir continuer à fréquenter. Le but est que ça se transmette à une autre génération. Par contre, mes filles pourraient décider de cesser l’élevage porcin et se mettre à faire de la production maraîchère bio et je les appuierais quand même. »
Un métier en évolution Les porcelets naissent à la Ferme Duquette et y sont engraissés jusqu’au poids requis pour l’abattage. « La base, je l’ai acquise de mes parents, mais le métier a beaucoup changé dans les dernières années », mentionne Suzanne Duquette, qui se demande si son modèle de ferme de type naisseur-finisseur est toujours souhaité par le gouvernement. « Les producteurs indépendants ne sont pas nécessairement favorisés par le système actuel et je ne sais pas si les exploitations familiales sont importantes pour nos dirigeants. J’aimerais avoir un signal qu’elles sont appréciées. » |