SAINT-EUSTACHE — Chez les Dubeault, l’agriculture se pratique en famille depuis 200 ans. Les activités se sont modernisées et le terroir y est plus vivant que jamais. Les produits se multiplient au rythme d’une créativité sans limites et la dernière génération se laisse séduire par l’aventure agrotouristique.

Depuis qu’il a repris la terre de son père Roch, où poussent 700 acres de blé, de maïs et de soya, 3 000 pommiers et 5 000 érables entaillés, Michel Dubeault l’a vue se transformer d’une décennie à l’autre grâce aux idées novatrices de sa femme Patricia Daoust. De ferme artisanale, l’endroit est devenu une véritable entreprise agrotouristique. 

Ce virage majeur a notamment donné naissance à la Magie de la pomme et fourni du travail à tous les membres de la famille, selon la diversité des intérêts de chacun. Aujourd’hui, ils exploitent une boutique champêtre qui offre des produits du terroir, un bistro avec repas gastronomiques sur réservation ainsi qu’une beignerie, et reçoivent des groupes pour l’autocueillette, sans parler des autres activités qu’ils pratiquent telles que l’ensemencement et les récoltes.

Michel Dubeault et sa femme Patricia partagent cette aventure avec leur fils Cédrik et leur fille Meyranie qui en assureront la relève un jour. La mère reconnaît que tout ce foisonnement d’activités n’aurait pas été si motivant sans leur implication. 

Cédrik, fin vingtaine, a été le premier à manifester son intérêt pour la terre, se souvient Patricia. « Il avait déjà le goût de l’agriculture à deux ans et, aujourd’hui encore, il en mange », lance-t-elle spontanément. Avec son père, ils se partagent les tâches physiques du travail de la terre. 

À la différence de sa sœur Vicky qui n’y a fait qu’un court séjour, Meyranie s’est plongée dans l’entreprise à plein temps voilà quelques années pour prêter main-forte à sa mère dans la prise en charge du volet agrotouristique. La chaleur familiale et le sentiment d’investir dans l’avenir l’ont convaincue. « Œuvrer en famille, je fais ça depuis que je suis toute petite. C’est plus simple de travailler avec les siens, plus facile de s’exprimer qu’avec un patron pour qui tu n’es qu’un numéro. Il y a moins de pression. Et ici, je prends ça à cœur, car je sais que ça me reviendra », souligne Meyranie, qui est dans la trentaine.

Dans un secteur d’activités tributaire des intempéries, exploiter une entreprise agricole en famille confère de la force et donne un sens aux tâches répétées quotidiennement et aux obstacles qui surviennent inévitablement. Et ça, c’est une certitude pour Patricia Daoust et Michel Dubeault, qui partagent tout depuis plus de 35 ans.

Reine Côté, collaboration spéciale