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ESTRIE – Alex Beaudoin et sa conjointe Josée Rattelade sont devenus acériculteurs en 2005 sur un coup de tête. Partis avec l’idée de s’installer en ville, ils ont vite fait demi-tour et ont acquis… une érablière! Ils jubilent aujourd’hui de voir leur fils, Yanic Lambert, suivre leurs traces. Celui qui a grandi dans les barils de sirop d’érable et la tubulure pourra même lancer sa propre érablière.
À 26 ans, Yanic est l’heureux gagnant d’un lot de 20 000 entailles en forêt publique, le seul en Estrie. Le ministère des Forêts a reçu pas moins de 28 demandes, dont une douzaine pour le territoire obtenu par le jeune homme.
« C’est comme s’il avait gagné à la loterie », jubile sa mère Josée. Celle-ci, qui était trop occupée à l’époque pour célébrer ses propres succès, admet d’ailleurs qu’elle est trois fois plus heureuse que son fils. Lancée avec l’achat de 12 000 entailles, l’Érablière Régi compte aujourd’hui 30 000 entailles grâce à des ajouts successifs en forêt publique.
Le couple Beaudoin-Rattelade s’est accroché et a « travaillé fort », réinvestissant méthodiquement les profits dans l’entreprise. L’érablière, qui peinait à fournir 2 lb de sirop à l’entaille, a graduellement été améliorée. La cabane originale, qui se trouvait au centre de l’érablière et « où il ne rentrait pas d’eau », a été déplacée à une extrémité. Le jeu en valait la chandelle puisque la moyenne atteint aujourd’hui de 4 à 5 lb/entaille. « J’ai tout mis ici, affirme Alex Beaudoin. On a été chanceux parce que le prix du sirop a augmenté de même que nos rendements. »
« J’ai réussi à amener une femme de la ville à la campagne, se félicite encore Alex. C’est elle qui est responsable de tout ça parce qu’elle a accepté de vendre sa belle maison. »
Alex et Josée sont d’autant plus heureux de voir leur fils s’installer qu’ils disposent maintenant du temps et des connaissances pour lui donner un coup de main. Ils pensent pouvoir lui éviter des erreurs, sachant que Yanic est déjà un expert. En plus de travailler cinq mois par année à l’érablière familiale, le fils a monté une équipe d’installateurs de tubulure. En moyenne, chaque année, il installe ainsi plus de 80 000 entailles.
« Mon érablière va être installée sur la coche », se promet Yanic, estimant que le projet va nécessiter un investissement variant entre 700 000 et 800 000 $. C’est la qualité de son dossier qui a convaincu les autorités du ministère.
Un exemple de résilience Malgré son jeune âge, Yanic ne l’a pas eu facile. En 2009, un terrible accident de VTT lui a causé 27 fractures au total, dont aux deux fémurs, et l’a cloué sur un fauteuil roulant. « Regarde-moi bien aller », a-t-il répliqué au médecin qui venait de lui annoncer qu’il ne retravaillerait plus jamais dans le bois. Il espère entreprendre l’été prochain la construction de sa cabane pour être fin prêt pour la récolte 2018. « Pour aller chercher le maximum, ajoute-t-il, je vais faire l’installation de la tubulure à l’américaine, c’est-à-dire lacée en droite ligne. Ça coule vraiment plus. » |