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Lorsque Pierre Bourdages se joint à son père Roger, à sa sortie de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) de La Pocatière, en 1987, la ferme n’est toujours qu’une entreprise de subsistance.
Le bovin de boucherie a remplacé le lait, introduit dans les années 1940 par le grand-père Alexis, tandis que la culture des fraises subsiste, à la manière d’un phare qui guide le parcours de l’entreprise sur la mer parfois agitée de la production agricole. « Mes prédécesseurs, c’était la terre et la mer. Y avait un mixte des deux qui faisait en sorte qu’ils pouvaient faire vivre leur famille », raconte celui dont les ancêtres acadiens ont subi la grande déportation de 1755. « Je me souviens de mon grand-père qui pêchait le hareng. Le “flat” était à ras bord de harengs, puis l’abondance était telle que dans ce temps-là, y prenaient le poisson pour engraisser les terres. Y disaient ‘’un hareng, une patate!’’ », se rappelle Pierre Bourdages, l’air amusé.
L’arrivée de Pierre dans l’entreprise familiale force à en redéfinir les ambitions. La ferme n’est pas prête à faire vivre une autre famille. Le père, Roger, travaille à la cartonnerie Smurfit-Stone, de New-Richmond, et organise des « disco-mobiles » pour joindre les deux bouts. « Ça a été des années de transition où j’ai voulu faire un peu plus de volume pour m’assurer de me créer un emploi », explique l’homme de 54 ans.
Puis, « à un moment donné, il a fallu choisir le secteur le plus rentable de l’entreprise », dit Pierre Bourdages. Le bovin de boucherie a été abandonné graduellement. La fraise est devenue son produit phare et sa production a quintuplé.
Un centre de transformation a aussi été construit pour y produire des tartes, de la confiture… et du vin. Les 3 000 bouteilles par année en l’an 2000 deviennent 15 000 en 2015 et 45 000 aujourd’hui avec l’arrivée, en 2007, du frère de Pierre, Jean-François, qui a fait du vin sa spécialité. « C’est une fierté de voir que ça continue, différemment que par le passé, mais d’une façon qu’on peut s’épanouir dans ce qu’on fait », conclut le producteur.
Transition bio La Ferme Bourdages Tradition emploie une centaine de personnes au plus fort de sa production estivale, entre juin et l’Action de grâce, et une quinzaine en hiver. L’entreprise agrotouristique cultive quelque 200 hectares de terre consacrée aux fraises, aux fourrages, au maïs, aux céréales et à la rhubarbe. Cinq cents pommiers ont été plantés en 2020 et de la vigne en 2017. Une partie de ces cultures se fait en régie biologique. L’entreprise espère une production totalement bio d’ici trois ou quatre ans. |