SAINT-DIDACE — Comme plusieurs autres aventures agricoles, la ferme apicole Merveilles d’abeilles, de Saint-Didace, dans Lanaudière, est née d’une histoire d’amour, celle de Jonathan Lessard, un Montréalais parti faire un stage international, et de Carmen Serrano Rodriguez, une Mexicaine qui n’a pas eu peur de le suivre dans son pays de neige.

Travaillant en informatique, le Montréalais Jonathan Lessard n’aurait jamais pensé devenir apiculteur. Élever des abeilles pour commercialiser miel, pollen, propolis et autres produits dérivés de la ruche est pourtant le projet de vie qu’il a choisi avec sa conjointe, Carmen Serrano Rodriguez, et leur fille Dafné.

Tout a commencé quand Jonathan a décidé de faire un stage international à Mexico. « Un de mes collègues m’a invité à le suivre dans son village pour le temps des Fêtes. C’est là que j’ai rencontré Carmen, venue elle aussi de Mexico voir sa famille durant les vacances », raconte Jonathan.

C’était le 1^er janvier 2008. « L’amour a été instantané », confirme Carmen. Les deux amoureux ont continué de se fréquenter à Mexico, puis quand Jonathan est revenu à Montréal, Carmen est venue le rejoindre et elle n’est plus jamais repartie!

Ils ont habité à Montréal pendant quelque temps. Puis, leur fille Dafné est venue au monde. « On a déménagé à Saint-Didace alors qu’elle avait six mois. C’était important pour nous de lui donner une enfance dans la nature, comme Carmen a eu sur la terre de ses parents, et comme j’avais aussi quand j’allais en ­campagne chez mes grands-parents de Saint-Léon, qui avaient une ferme laitière. »

Jonathan et Carmen voulaient changer de vie, tout en créant un projet commun. « Au début, on a pensé avoir des abeilles pour la pollinisation, c’est-à-dire louer nos ruches aux producteurs de bleuets et de canneberges. Rapidement, on s’est mis à avoir de la demande pour notre miel, puis les ­commentaires étaient tellement ­positifs qu’on a décidé de le mettre en marché », raconte Jonathan.

Jonathan s’est formé en apiculture en suivant une formation au Collège d’Alma. Pour Carmen, c’était différent. « Pour moi, c’était difficile, car je ne comprenais pas le français. J’ai appris avec Jonathan. Et puis, les abeilles nous montrent. On apprend en les regardant », dit Carmen. Le contact avec les abeilles n’était pas nouveau pour elle, puisqu’il y avait des ruches sur la terre de ses parents, ­pendant son enfance. « Je me souviens surtout des piqûres », dit-elle en riant.

Aujourd’hui, Merveilles d’abeilles possède 400 ruches, et l’entreprise commercialise du miel brut, du pollen cru, de la propolis, du pain d’abeilles et d’autres produits dérivés comme des chandelles de cire d’abeille.

« Chez nous, à Saint-Didace, c’est dans la forêt. Il n’y a pas beaucoup de plantes mellifères et on ne peut pas garder des centaines de ruches au même endroit, donc on garde ici entre 4 et 8 ruches, et nos autres ruches sont disposées chez plusieurs agriculteurs de Lanaudière et de la Mauricie », mentionne Jonathan.

L’apiculteur est constamment sur la route, entre les 25 ruchers d’une vingtaine de ruches chacun. « On entretient, on récolte le miel puis on rapporte ça à la miellerie. »

À la miellerie, c’est Carmen qui prend le relais pour empoter les produits et emballer les commandes en ligne. En tout, sept personnes se partagent le travail dans les ruchers, à la miellerie, et dans les marchés. Leur fille Dafné, 11 ans, s’implique de plusieurs façons, menant, entre autres, un projet expérimental d’élevage de reines avec Carmen.

Parfois, Dafné trouve que leur vie est différente de celles des autres familles. « On travaille l’été, à Noël, quand elle est en vacances, alors parfois, elle ne comprend pas, mais d’un autre côté, on est toujours à la maison pour elle », souligne sa mère.

La famille vit en fait au rythme de la nature. « On adore travailler dehors avec les abeilles quand il fait beau, puis dans la miellerie quand il pleut. C’est un avantage qu’on a », constate Jonathan.

Le bon coup de l’entreprise

« Choisir d’offrir un produit le plus naturel et le moins altéré possible, c’est le meilleur bon coup qu’on pouvait faire », avance Jonathan Lessard. 

Merveilles d’abeilles commercialise du miel brut non filtré, du pollen cru, du pain d’abeille et de la propolis. L’aspect naturel de ses produits a permis à l’entreprise de se positionner dans le marché, autant du côté alimentaire que du côté médicinal. « Nos produits sont uniques, et on est très fiers de leur qualité. Quand les gens goûtent nos produits, leurs visages s’illuminent. Ils nous disent souvent que ça leur rappelle le miel d’autrefois », confie Carmen Serrano Rodriguez.

Avez-vous une famille à suggérer?
[email protected] / 1 877 679-7809