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L’union fait la force pour Philippe et Maude Piché qui reprennent les rênes de la ferme familiale située à Ferme-Neuve dans les Laurentides. Alors que le frère s’occupe plus du secteur des grandes cultures, la sœur consacre ses énergies aux vaches. Une approche qui s’avère gagnante.
Fiche technique Nom de la ferme Spécialités Année de fondation Noms des propriétaires Nombre de générations Superficie en culture Cheptel |
Philippe et Maude Piché représentent la 3e génération de la Ferme des Prés Verts à Ferme-Neuve, dans les Laurentides.
« Si mon grand-père avait repris la ferme familiale, on serait la 4e génération », précise Maude. À l’époque, leur arrière-grand-père avait trouvé des fermes pour ses gars dans le même secteur que la sienne. Les parents du duo, Luc Piché et Johanne Trépanier, ont donc repris en 1983 la ferme du grand-père après avoir fait des études dans d’autres domaines.
Philippe a intégré la ferme en 2010 après des études à l’Institut de technologie agroalimentaire et Maude, en 2015, après avoir suivi des formations en santé animale et en agronomie. Les tâches se sont séparées naturellement entre eux : lui s’occupe davantage du secteur végétal et elle, de la production laitière. Une bonne décision, selon les principaux intéressés. Chacun gère son secteur et ils prennent les décisions plus importantes à deux. « Ça ne l’intéressait pas de gérer les champs, pis moi, ça ne m’intéressait pas de gérer les animaux », lance Philippe. « On est vraiment complémentaires », ajoute sa sœur. Une belle complicité transparaît d’ailleurs au cours de l’entrevue. Ne voulant pas reprendre la ferme seule, l’aînée était heureuse que son frère démontre de l’intérêt pour la ferme également.
Cette formule de travail à deux leur permet aussi de prendre des temps d’arrêt. Ils prennent chacun une fin de semaine sur deux et ils essaient de prendre une semaine de vacances l’été. « Ça nous permet de partir l’esprit tranquille. Quand un part, l’autre est là. Les deux, on connaît tout de l’entreprise », indique Maude.
Des investissements et une transition vers le bio
À leur arrivée, les enfants ont cherché à moderniser la ferme. En 2010 et 2016, des travaux ont été réalisés à l’étable afin d’opter pour la stabulation libre. « Ça faisait très longtemps que je rêvais que mes vaches soient libres et qu’on n’ait pas besoin de les attacher », affirme Maude.
Ils ont ensuite effectué la transition vers le lait biologique et reçu leur certification en 2018. En 2019, un robot de traite a été installé. « Nos parents parlaient de prendre leur retraite. Comme c’est dur de trouver des employés, un robot de traite, ça enlève une charge de travail », explique la copropriétaire. Leurs parents sont encore présents et propriétaires avec eux, mais commencent à délaisser tranquillement la profession.
Dix ans plus tôt, la transition vers le bio avait commencé aux champs. En 2008, une coopérative de grains bio a démarré dans la région et la famille Piché a embarqué dans l’aventure. « On se faisait demander pourquoi on ne faisait pas du lait bio aussi », indique Philippe. Sa sœur précise que les conditions de leur étable ne le leur permettaient pas à ce moment-là, d’où l’importance des travaux réalisés.
La qualité du sol dans leur région les empêche de cultiver du maïs afin d’être autosuffisants. Les producteurs cultivent donc différentes céréales biologiques qu’ils vendent. Cela finance l’achat du maïs pour les vaches. « On a les terres pour être autosuffisants, mais c’est plus rentable de cultiver des céréales qui poussent bien. En fourrage, par contre, on est autosuffisants et on peut même en vendre », indique Maude.
De plus, lorsque Philippe est arrivé à la ferme, il a amené l’idée de faire des travaux aux champs à forfait pour d’autres entreprises. Cela a permis d’investir dans de l’équipement. Aujourd’hui, ils ont cinq fermes comme clients.
Fait maison
La passion de Philippe pour bricoler et créer est bénéfique à l’entreprise. La ferme s’est dotée d’un système automatisé pour la gestion de l’entreposage des grains dans les silos. C’est lui qui l’a conçu, faisant économiser des sommes importantes à l’entreprise. Le système, utilisé via le Web, indique le taux d’humidité et la température à l’intérieur. Il est possible de démarrer les ventilateurs à distance et même de les programmer. Il s’agit d’un avantage puisque les silos ont été déménagés plus loin sur le terrain de la ferme. Le système permet également des économies d’énergie en faisant fonctionner et sécher les grains uniquement lorsque nécessaire.
Le bon coup de l’entreprise Le duo de frère et sœur se réjouit d’avoir osé investir dans une étable en stabulation libre, permettant la production de lait bio, et d’avoir fait l’achat d’un robot de traite. En parallèle, il a aussi investi dans de la machinerie pour le secteur des grandes cultures. « On s’est fait dire qu’on était fous, mais on ne regrette vraiment pas », s’exclame Philippe. « Il y a eu une période où l’on a fait de gros investissements, mais ça se rentabilise », ajoute sa sœur. Elle précise que le moment était bien choisi. « On reprenait l’entreprise. C’était important de le faire là. Ce n’est plus le temps quand tu as 50 ans », croit-elle, tout en soulignant la grande ouverture dont font preuve leurs parents dans cette transition.
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