Partenaire de La Terre 26 octobre 2023

Pierre-Luc Arsenault : sortir du bois!

Ce contenu a été produit par l’Union des producteurs agricoles.

Quand on pense à la Gaspésie, on pense d’emblée à la mer et au rocher Percé, mais saviez-vous que la péninsule héberge également une foisonnante industrie du bois? Cette industrie, Pierre-Luc Arsenault est littéralement tombé dedans quand il était petit. Aujourd’hui, il assure avec beaucoup de dynamisme la direction du syndicat des producteurs de bois de son coin de pays. 

« Dans le fond, je suis producteur depuis toujours, mais à temps plein depuis 2018! C’est de famille… Mon grand-père a eu 14 enfants. Il a acheté deux lots pour chacun d’entre eux et c’est en vendant du bois qu’il payait leurs études supérieures! C’est un des premiers, sinon le premier, dans les années 1950, à avoir fait des plantations dans de vieilles friches. Dans ce temps-là, il y avait des programmes où tu pouvais louer la terre pendant 10 ans, et l’acheter pour une bouchée de pain ensuite. Mon père, à son tour, m’a donné un demi-lot quand j’étais jeune. Puis, au fil des ans, j’en ai racheté plusieurs pour avoir un peu de volume », explique Pierre-Luc Arsenault. La plupart de ses terres forestières sont situées dans la municipalité de Saint-Elzéar.

Certains membres de sa famille sont toujours producteurs et c’est entre autres grâce à un de ses oncles qu’il en est venu à s’impliquer au Syndicat des producteurs de bois de la Gaspésie.

« C’est de famille; mon grand-père était très impliqué dans le mouvement des coopératives, mon père aussi. Le poste que j’ai obtenu au syndicat des producteurs de bois, c’est le poste de mon oncle qui est aussi mon voisin de lot… Il a fait 15 ou 20 ans et c’est lui qui est venu me chercher », dit-il en rigolant. 

Son premier contact syndical remonte toutefois à un temps un peu plus lointain. « J’ai étudié en foresterie. Par la suite, j’ai été pompier forestier, et ce, pendant de nombreuses années. J’ai été impliqué dans le syndicat à la SOPFEU [Société de protection des forêts contre le feu]. C’est là que j’ai découvert le monde syndical. Après, j’ai siégé au CA de mon groupement forestier avant de m’impliquer au syndicat des producteurs de bois. Pendant un bout, j’ai assumé les deux postes », dit-il. Puis, le syndicat des producteurs du bois l’a emporté. « Ça s’est passé vite! Notre président a été en arrêt maladie à un moment. Comme j’étais v.-p., j’ai assuré l’intérim. Finalement, j’ai été élu président lors de l’AGA de 2022. » 

La dernière année, où une réorganisation majeure s’est opérée, n’a pas été de tout repos, mais Pierre-Luc Arsenault ne regrette pas son engagement. 

« Ce qui m’allume beaucoup, c’est qu’on est concentrés sur le producteur! C’est le leitmotiv de notre syndicat », lance-t-il avec enthousiasme.

Certains enjeux sont criants. « Le transport, c’est le nerf de la guerre! Ce n’est pas un cas unique à nous en Gaspésie, on le voit aussi dans d’autres régions. La pression est énorme sur les transporteurs, tant dans le domaine public que privé. La plupart de nos transporteurs font les deux [NDLR : privé et public]. On fait des pieds et des mains pour réussir à servir tout le monde, mais c’est plus compliqué », résume M. Arsenault. La pénurie de chauffeurs est directement en cause. 

Les chauffeurs sont rares et ils sont courtisés pour aller dans d’autres régions, l’Ontario, l’Ouest canadien… Là-bas, les gars rentrent à la job avec leur boîte à lunch, ils roulent sur l’asphalte… Ceux qui restent ici sont tough! Ce sont souvent des camionneurs entrepreneurs.

Pierre-Luc Asenault, producteur forestier

Il se réjouit tout de même qu’aucun voyage de bois n’ait été perdu dans ce contexte. Et salue la connivence qui se développe entre les producteurs et les usines de l’Est-du-Québec ainsi que celles du Nouveau-Brunswick.

« On s’est avancé avec les industriels pour mieux partager les transports et sortir de la dynamique où chacun tire la couverte de son bord. Il faut optimiser, s’assurer que les camions ne roulent pas allège quand il y a du bois à transporter. C’est un peu compliqué, mais tout le monde est gagnant. C’est bien beau, couper le bois, mais si on n’est pas capable de l’acheminer, ça ne donne pas grand-chose », résume-t-il.

Les contacts au sein du syndicat sont importants pour lui : « Un peu comme dans le monde agricole, on travaille seuls dans le bois, dans nos affaires, et on ne voit pas tellement de producteurs au quotidien. Au syndicat, je côtoie du monde de mon milieu. Certains ont trouvé des solutions à des problèmes que d’autres vivent aussi. Je crois beaucoup au volet éducation à l’intention des membres, à tout ce qui concerne le transfert de connaissances. Quand je vois un membre qui tente de signer une entente ou qui se demande comment gérer ses impôts, en tant que producteur actif, j’ai de l’information à lui donner… et en tant que président, mon but est de défendre les intérêts de mes compatriotes. »

Que dirait-il à quelqu’un qui songe à s’impliquer? Un « go » bien senti! « J’entends souvent les gens dire “je ne connais pas ça”, mais personne ne connaissait ça avant de s’impliquer! C’est toujours intéressant d’avoir du sang neuf, de se faire challenger. L’échange, c’est la force du groupe. Moi, seul, je ne vaux pas plus qu’un autre, mais ensemble, on est capables d’avoir un impact réel dans la vie des producteurs. C’est la base de la vie syndicale. Quand on prend une décision, la première question que je me pose, c’est “est-ce que c’est bon pour les producteurs?” On n’est pas parfait, on se trompe, mais on va de l’avant et il faut s’assumer. Un administrateur est un ambassadeur de sa production, et ça en prend! »


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