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Malgré des avancées importantes dans les élevages laitiers au Canada et aux États-Unis, la diarrhée néonatale reste un problème majeur, responsable de plus de 50 % des décès chez les veaux de moins d’un mois. « Les veaux naissent sans aucune immunité, ce qui rend une gestion optimale du colostrum essentielle », explique le Dr Jean-François Lanthier, directeur, Santé animale chez Probiotech International. Cette régie doit couvrir plusieurs aspects, notamment la qualité et la propreté du colostrum, la rapidité de son administration, la quantité fournie ainsi que le suivi du transfert de l’immunité passive.
Pour prévenir efficacement la diarrhée néonatale, le vétérinaire insiste également sur l’importance d’une hygiène rigoureuse des locaux et des équipements, d’un contrôle précis du lait de transition, d’une densité et d’une ventilation adéquates pour les veaux, ainsi que de la vaccination contre les principaux agents pathogènes. Parmi ces derniers, le rotavirus, le coronavirus et Cryptosporidium sont à l’origine de 95 % des cas de diarrhées infectieuses chez les veaux de moins de trois semaines.
La cryptosporidiose, en particulier, représente un défi de taille. Cette maladie parasitaire, causée par le protozoaire Cryptosporidium parvum, est encore difficile à contrôler en l’absence de vaccin. « Ce parasite opportuniste peut provoquer des diarrhées sévères avec des taux de morbidité et de mortalité élevés, surtout lorsqu’il y a des lacunes dans la régie », souligne le Dr Lanthier. Selon des données récentes, près de 90 % des fermes d’élevage intensif, notamment au Québec, abriteraient ce protozoaire. Même si une grande partie des animaux sont des porteurs asymptomatiques, l’excrétion d’oocystes, les signes cliniques et les risques zoonotiques associés varient considérablement d’un troupeau à l’autre.
Solutions de rechange naturelles
Face à ce problème, des solutions de rechange naturelles commencent à émerger. Les phytobiotiques, des extraits concentrés de plantes comme l’ail, la cannelle, le clou de girofle, le grenadier, l’origan, le thym ou encore le Yucca schidigera, apparaissent comme une solution prometteuse. Une étude menée en 2024 par le Centre de recherche en sciences animales de Deschambault a démontré, in vitro, que ces produits naturels peuvent réduire la croissance du protozoaire Cryptosporidium parvum.
Selon lui, l’utilisation judicieuse de ces extraits de plantes représente une nouvelle avenue pour les éleveurs. En contribuant au contrôle de cette maladie parasitaire, les phytobiotiques permettent non seulement d’améliorer le bien-être animal, mais également de réduire les pertes économiques et les risques de transmission zoonotique. « Le contrôle de la cryptosporidiose est essentiel pour protéger à la fois les animaux, les éleveurs et l’environnement. Ces solutions naturelles offrent une réponse adaptée aux enjeux actuels des élevages laitiers et bovins », conclut-il.