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La filière acéricole contribue de façon majeure à l’économie du Québec et de ses régions.
SAINTE-ADÈLE – La filière acéricole contribue de façon majeure à l’économie du Québec et de ses régions. La production, la transformation ainsi que les cabanes à sucre ont généré plus de 600 M$ de valeur ajoutée au Québec et ont fourni de l’emploi à plus de 10 000 personnes (équivalent temps pleinETP) en 2009. Les gouvernements municipaux, du Québec et d’Ottawa, ont pour leur part touché des revenus de taxation totalisant 185 M$. C’est en tout cas ce qui ressort de l’étude Les retombées économiques de l acériculture québécoise, réalisée par ÉcoRessources Consultants et présentée le 27 octobre dernier aux délégués de la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), la veille de leur assemblée générale annuelle, par le professeur à l’Université Laval, Maurice Doyon et par l’ingénieur forestier Michel Vincent, de Del Degan, Massé. L’étude signale de plus qu’il est nettement plus rentable d’investir en acériculture qu’en sylviculture.
L’année 2009 a servi de base pour mesurer les impacts totaux (directs, indirects et induits) de la filière acéricole québécoise en termes de création de richesse (PIB), d’emplois et de revenus de fiscalité et de parafiscalité. La récolte était alors estimée à 109 millions de livres donnant un chiffre d’affaires de 300 M$ à la ferme.
Richesse
La production a créé à elle seule plus de 6000 emplois ETP et ajouté 278 M$ au PIB du Québec. Les divers paliers de gouvernement en ont tiré 92 M$ sous forme d’impôt sur le revenu, de taxes et de redevances, plus de la moitié allant à Québec. Le volet transformation a pour sa part généré quelque 1400 emplois et 190 M$ en valeur ajoutée au PIB, plus 50 M$ en revenus de taxation aux gouvernements. L’enquête auprès de 320 cabanes à sucre de type restaurant révèle une contribution au PIB du Québec de 144 M$, la création de 3000 emplois et 45 M$ en taxes.
L’étude démontre que l’acériculture procure 3 % des emplois directs (ETP) du secteur agricole québécois. Sans la production acéricole, le taux de chômage augmenterait d’environ 1,3 % en milieu rural. La production acéricole étant saisonnière, c’est 18 000 personnes qui travaillent dans les érablières durant 12 semaines au printemps, tandis que 12 600 autres s’affairent dans les cabanes à sucre.
Les retombées économiques de l’acériculture en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse sont nettement moins généreuses. L’étude note que moins de 1000 emplois totaux (ETP) découlent des activités du secteur de la production de ces trois provinces avec une contribution de 44 M$ au PIB du Canada. Leurs revenus fiscaux d’origine acéricole s’élèvent à 10 M$. À l’échelle canadienne, en incluant le Québec, l’apport économique de la filière acéricole est de 735 M$ et dépasse les 12 000 emplois (ETP).
Forêt /acériculture
L’étude visait aussi à comparer les retombées économiques de l’acériculture à celles de l’industrie du sciage de feuillus. L’état lamentable de ce dernier (pertes financières, peu d’usines en opération, etc.) a toutefois contraint les chercheurs à utiliser une autre approche, soit celle de la rentabilité des investissements. « L’exploitation d’une érablière pour la récolte de sirop d’érable représente un avantage indéniable sur la sylviculture », a noté l’ingénieur Michel Vincent, surtout que l’État verse environ 650 $/ha à l’industrie du sciage de feuillus. Des délégués ont fait valoir qu’ils disposent désormais de résultats sans équivoque pour que le ministère des Ressources naturelles et de la Forêt ainsi que les Conseils régionaux des élus (CRÉ) accordent la place qui lui revient au secteur acéricole. En assemblée générale annuelle, les délégués ont demandé à leur fédération de travailler pour que les peuplements forestiers à potentiel acéricole situés sur les terres publiques soient réservés à l’acériculture.