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VICTORIAVILLE – La production bovine est sous la loupe des environnementalistes pour ses importantes émissions de méthane. Or, la recherche tend à relativiser les choses, a indiqué un conférencier spécialiste des bovins et des systèmes fourragers, Robert Berthiaume, lors du Congrès Bœuf tenu le 7 octobre.
« La durée de séjour du CO2 dans l’atmosphère, quand on part le tracteur le matin ou qu’on laboure, c’est environ 200 ans, mais le méthane, c’est 12 ans, donc jusqu’à maintenant, on traitait le méthane comme le CO2, mais on est en train de réaliser qu’il va falloir changer notre façon de calculer pour [en] tenir compte », a-t-il dit aux 150 producteurs et intervenants réunis à Victoriaville. À La Terre, il a précisé que le calcul du potentiel de réchauffement global, une mesure sur l’effet du réchauffement climatique, a été modifié en ce sens à la suite de représentations d’un important chercheur californien, Frank Mitloehner, expert de la qualité de l’air en production animale.
Des efforts à poursuivre
Il faut toutefois poursuivre les efforts de réduction des émissions de méthane, a-t-il affirmé, car elles sont responsables à plus de 60 % de l’empreinte carbone de la production bovine. D’ailleurs, M. Berthiaume mentionne que la production vache-veau est responsable de 60 à 80 % des émissions de méthane de la filière en raison de l’alimentation en foin des animaux.
Une hausse de la consommation volontaire de matière sèche se traduit en une baisse de production de méthane, tout comme une alimentation des vaches légèrement plus élevée en concentré qu’en fourrages. Le concentré riche en amidon fait baisser le méthane, et M. Berthiaume prévient qu’à cet effet, le maïs est meilleur que l’orge. Il a également précisé que pour les producteurs de vache-veau, la grosseur des particules est importante. « Dans une grosse balle ronde, les particules sont grosses, alors que si on hache et qu’on fait de l’ensilage haché, on fait une partie de la job [de l’estomac de la vache] et on réduit les GES », a expliqué Robert Berthiaume.
Des additifs pour réduire les GES
Robert Berthiaume assure que d’ici les cinq prochaines années, l’industrie commercialisera des additifs alimentaires capables de réduire les émissions de GES. La Californie développe, par exemple, des produits à base d’une algue rouge qui a des effets majeurs sur la production de méthane. Il anticipe toutefois une difficulté à produire l’algue en question pour nourrir les bovins.
L’agronome a également mentionné que l’agriculture régénératrice est une pratique à considérer pour la réduction des GES. Cela se fait, par exemple, en réduisant le travail de sol, en incorporant du fumier dans le sol ou encore en rétablissant les sols dégradés tout en améliorant la gestion des pâturages.