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Dans l’article paru le 24 janvier, le traitement sélectif au tarissement, cette stratégie de gestion visant l’utilisation judicieuse des antimicrobiens, a été défini. Voyons maintenant comment détecter les vaches infectées à partir d’outils spécifiques.
La méthode diagnostique doit s’avérer précise pour déceler les vaches infectées lors du tarissement afin de les traiter de façon appropriée et d’éviter de soigner une vache saine (faux positif), ou encore, pour ne pas laisser une vache infectée (faux négatif) sans traitement.
Dans certains programmes de traitement sélectif au tarissement, la sélection est uniquement effectuée à l’aide de l’historique du comptage de cellules somatiques (CCS) de la vache et grâce à ses antécédents de mammite clinique. L’analyse bactériologique du lait prétarissement est également utilisée en complément pour établir le diagnostic.
Les analyses bactériologiques sont plus précises que l’utilisation seule des données historiques du CCS et de la mammite clinique. Deux méthodes s’offrent aux producteurs : les tests de laboratoire et les systèmes à la ferme. Les premiers sont plus coûteux et l’on doit souvent attendre quelques jours avant d’obtenir les résultats. Quant aux systèmes à la ferme pour la culture bactériologique du lait, ils s’avèrent moins chers que les analyses en laboratoire et l’on peut être fixé en environ 24 heures.
Les systèmes à la ferme
Trois types de tests à la ferme ont été évalués dans différents contextes. L’exactitude de deux d’entre eux (3M PetrifilmMD et Minnesota Bi-PlateMD) a été validée au tarissement. Ces tests ont permis de classer correctement la plupart des vaches en tenant compte de deux critères concomitants : un CCS mensuel faible lors des trois contrôles laitiers précédant le tarissement et l’absence de cas de mammite clinique au cours de cette période. Pour ces deux tests, le coût du matériel est d’environ 2 à 3 $ par vache.
Un autre type d’analyse, le test californien de la mammite (CMT), permet de détecter très rapidement les bêtes infectées, mais il manque de précision. Par conséquent, il apporte peu d’informations supplémentaires.
Notons enfin que la technologie de l’équipement de traite (conductivité ou lactate déshydrogénase) peut aussi aider à définir le statut inflammatoire et donc l’état d’infection de chacun des quartiers.
Avantages du traitement sélectif au tarissement
La réduction des antimicrobiens et leur utilisation judicieuse sont les principaux avantages du traitement sélectif au tarissement. Celui-ci peut souvent être économiquement bénéfique. Toutefois, introduire cette stratégie engendrera de nouveaux coûts pour les tests diagnostiques, la main-d’œuvre supplémentaire pour l’échantillonnage et l’exécution des tests à la ferme. Mais cela nécessitera moins d’antimicrobiens, donc moins de coûts de médicaments et de personnel pour les administrer.
L’objectif lors de la mise en place d’un programme de traitement sélectif au tarissement est que le nombre de nouvelles infections au vêlage, l’incidence de mammites cliniques en début de lactation, la production laitière, la qualité du lait et le taux de réforme liée à la mammite soient semblables à ceux d’un programme de tarissement avec traitement universel.
Des études ont démontré que pour les élevages dont le CCS du réservoir est plus petit ou égal à 250 000 cellules/ml, le traitement sélectif au tarissement peut être utilisé sans impact négatif sur la santé des vaches, leur production ou la qualité du lait.
La résistance aux antimicrobiens est un réel problème de santé publique et l’industrie laitière doit rationaliser autant que possible l’emploi des antimicrobiens. Le traitement sélectif au tarissement est une stratégie potentielle destinée à atteindre cet objectif.
Pour lire l’article du 24 janvier sur le même sujet, cliquez ici.
Fidèle Kabera, candidat au doctorat
Dr Simon Dufour, professeur agrégé, D.M.V.
Dr Jean-Philippe Roy, professeur titulaire, M.V., M. Sc., DECBHM