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SAINT-OURS – L’investissement de 18 M$ octroyé par le gouvernement fédéral à l’Union des producteurs agricoles au printemps afin d’inciter les producteurs de grandes cultures à réduire les émissions de gaz à effet de serre a porté fruit. En une saison, 5,5 % des superficies semées en grains ont été ensemencées en cultures de couverture et 90 fermes de maïs-grain ont effectué des tests de gestion de l’azote.
Les dirigeants de l’UPA, des Producteurs de grains du Québec (PGQ) et du Conseil pour le développement de l’agriculture du Québec (CDAQ) ont brossé le bilan de la première année du programme Agrisolutions climat 2022-2024 en conférence de presse, le 13 octobre, aux Fermes J.N. Beauchemin et Fils de Saint-Ours, en Montérégie.
« Plus de 5 %, c’est quand même énorme pour une première année », a indiqué à La Terre le directeur général de l’UPA, Charles-Félix Ross. D’autant plus que le programme a été annoncé tardivement, alors que les producteurs avaient déjà acheté leurs semences de la saison à ce moment-là, mentionne le président des PGQ, Christian Overbeek. « Le temps que l’entente soit signée entre l’Union et le fédéral, c’est allé au mois de mai. J’avais déjà commencé à semer. Je savais qu’ils étaient en pourparlers. On a ajusté nos affaires pendant qu’on semait du maïs, mais pour certains, c’était trop tard. Il y avait déjà une partie de fertilisation qui avait déjà été appliquée. Mais la participation devrait augmenter l’an prochain », mentionne-t-il, en ajoutant que l’arrivée de l’hiver dans certaines régions ne permettra pas de semer de cultures de couverture cette année.
Rappelons que la participation aux volets 1 et 2 du programme Agrisolutions climat, qui touchent la gestion de l’azote et les cultures de couverture, s’effectue sur une base volontaire. Chaque année, les producteurs de grains cultivent un million d’hectares au Québec.
Lancement du 3e volet
Depuis le 13 octobre, une quarantaine de fermes ont l’occasion de s’inscrire au 3e volet du programme, et ce jusqu’au 18 novembre prochain. Ce volet consiste à effectuer, en trois étapes, le diagnostic de lutte contre les changements climatiques propre à chaque ferme.
La coordonnatrice des projets de changements climatiques chez Agriclimat, Sarah Delisle, explique que la première étape vise à analyser les menaces et les opportunités de la ferme face au climat changeant. « La chance qu’on a de collaborer avec Ouranos, c’est de nous permettre d’aller à l’échelle du point GPS de l’entreprise et de regarder quels sont les indicateurs du passé, mais aussi du futur, saison par saison, pour identifier ensemble les menaces potentielles de l’entreprise. Donc, c’est très ciblé à l’échelle des pratiques et même des projets de la ferme », dit-elle. La deuxième étape consiste à effectuer un bilan carbone, c’est-à-dire de quantifier les GES de l’ensemble de la ferme, par exemple, ce qui émane du troupeau laitier, de la gestion des fumiers, de la gestion des champs, de l’utilisation des intrants à la ferme, etc. Les données amassées permettent parallèlement de déterminer le niveau de séquestration du carbone. Enfin, la troisième étape permettra d’établir un plan d’action de réduction des GES à l’échelle de l’entreprise.
La deuxième année du programme permettra à 60 fermes supplémentaires d’effectuer l’exercice.