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Au cours des dernières décennies, des recherches ont été conduites au sujet de techniques qui permettent de concilier respect de l’environnement et rentabilité. Pour un producteur agricole, la meilleure façon de vérifier si une technique donnée peut engendrer un gain économique est de mener, dans son exploitation, un essai structuré.
Dans les grandes cultures, les éléments technologiques de l’agriculture de précision rendent possible une prise de données en continu. Les applications d’intrants et les opérations culturales peuvent être géoréférencées alors qu’une juste calibration du capteur de rendement génère des données assez précises pour être utilisées dans le contexte d’un essai à la ferme.
Prenons l’exemple d’un producteur : celui-ci constate qu’il y a de la compaction dans ses champs, ce qui entraîne de l’érosion hydrique et donne lieu à des rendements de maïs inférieurs au potentiel du champ. Il décide d’expérimenter une technique en vue d’augmenter la rentabilité d’une culture de maïs-grain, mais aussi pour minimiser l’empreinte environnementale de ses activités.
On peut poser l’hypothèse que l’introduction de trèfle rouge dans une culture de blé d’automne améliorera les rendements et réduira les besoins d’engrais azotés dans les cultures subséquentes de maïs-grain. Pour minimiser le coût de l’essai, mieux vaut ne prélever que les données qui permettent de tester notre hypothèse. Dans le cas qui nous intéresse, il sera nécessaire de mesurer le rendement de maïs-grain avec ou sans un précédent de trèfle dans le champ de blé d’automne, et ce, en fonction de différents niveaux d’azote.
Plan expérimental
Il est nécessaire de définir un plan expérimental. On optera pour un dispositif en tiroir où une parcelle principale employée pour tester l’introduction du trèfle sera divisée en petites parcelles pour expérimenter différents niveaux d’azote. Il y a lieu de répéter chaque traitement au moins trois fois.
L’équipement le plus large fixera la largeur minimale de la parcelle. Ici, le pulvérisateur utilisé pour les traitements herbicides déterminera la largeur de la parcelle principale et l’épandeur d’engrais liquide établira celle des sous-parcelles.
Il faut mener l’essai dans un champ uniforme. On veut s’assurer de mesurer l’effet de la nouvelle technique et non pas les variations des conditions pédologiques ou celles des pentes. Des cartes pédologiques et topographiques ainsi que des cartes de rendement des années passées facilitent le choix d’un champ uniforme et d’une dimension appropriée.
La localisation des parcelles est enregistrée au moment des semis et des applications d’intrants. Il sera ainsi facile d’y retourner l’année suivante. L’analyse statistique des données générées par le capteur de rendement sera effectuée après les récoltes.
Il est souhaitable que toute l’opération s’appuie sur l’accompagnement d’un agronome. La conduite de ce type d’essai peut bénéficier de l’aide financière du programme Prime-Vert du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.
Bruce Gélinas, agr.