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Depuis la publication du nouveau Code de pratiques pour le soin et la manipulation des poulettes et pondeuses en 2017, l’industrie ovocole canadienne diminue peu à peu l’usage des cages conventionnelles pour adopter des logements alternatifs. Ces changements posent de nombreux défis en termes de gestion, d’ingénierie du bâtiment et de pratiques d’élevage.
Quoiqu’elle soit peu abordée, la question de la qualité de l’air demeure un aspect important, et les pratiques d’élevage en logements alternatifs pourraient avoir des conséquences importantes sur la santé respiratoire des travailleurs et des animaux. La qualité de l’air dans ces nouveaux logements devrait donc être considérée afin de concilier la santé des travailleurs et le bien-être animal.
L’air des poulaillers contient des substances qui posent un risque pour la santé respiratoire des travailleurs, les plus communes étant la poussière et l’ammoniac. La poussière provient des excréments, des animaux, du pollen, des gaz, des microorganismes ainsi que de la nourriture. Respirer les poussières sans masque de protection peut irriter les voies respiratoires. L’exposition prolongée aux poussières a aussi été associée aux développements de maladies respiratoires telles que l’asthme et les bronchites chroniques. L’ammoniac provient quant à lui de la décomposition des excréments et peut nuire à la santé des animaux, en plus d’irriter les yeux et les voies respiratoires des poules et des humains.
Une présence préoccupante
La présence de ces deux contaminants est préoccupante, en particulier dans les volières. Dans ce type d’élevage, les poules peuvent se déplacer librement sur des perchoirs à multiples étages et ont accès à plus d’espace qu’en cage. Le plancher est aussi couvert de litière, ce qui leur permet d’exprimer des comportements naturels comme le picorage et le grattage du sol. Par contre, ces facteurs contribuent à de plus grandes concentrations de poussières dans l’air. De plus, la présence constante de fientes mélangées à la litière et l’humidité ambiante offrent les conditions idéales pour la production d’ammoniac.
Des producteurs d’œufs ont exprimé des inquiétudes par rapport à la qualité de l’air dans les logements alternatifs. Pour répondre à leurs questions, le laboratoire de Caroline Duchaine cherche à évaluer la qualité de l’air de poulaillers du Québec et à établir un portrait de la situation dans les nouveaux poulaillers et les poulaillers classiques. Ce sera un premier pas pour comprendre ces nouveaux environnements et trouver des pistes de solutions afin d’améliorer la qualité de l’air des poulaillers.
Cap sur 2036 En 2019, les cages enrichies étaient les logements alternatifs les plus populaires et représentaient 18 % du marché. Elles étaient suivies des volières, avec 11 %. D’ici 2025, la moitié des poules pondeuses au Canada devrait être élevées en logements alternatifs, jusqu’à la transition complète en 2036. |
MAGALI-WEN ST-GERMAIN, étudiante au doctorat du Centre de recherche en infectiologie porcine et avicole (CRIPA-FRQNT) à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval
CAROLINE DUCHAINE CRIPA-FRQNT, Université Laval
MARTINE BOULIANNE CRIPA-FRQNT, Université de Montréal