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Nombreux sont les producteurs qui hébergent, en plus de leur troupeau de ruminants, des chevaux, des poneys ou des ânes. Il faut avouer que la majorité des agriculteurs nourrissent très bien leurs équidés… et même parfois un peu trop bien! Je m’explique…
Contrairement à ceux de l’époque de nos grands-parents, les chevaux dans les fermes ne sont plus employés comme des travailleurs, mais plutôt à titre de compagnons. Il est donc normal d’adapter leur alimentation en conséquence. Fini l’avoine et la moulée, fini le foin de 2e ou 3e coupe, fini l’herbe luxuriante du « pacage » des vaches, car l’obésité équine est rapidement devenue le fléau des deux dernières décennies. Derrière le petit cheval dodu et rond qui, en apparence, semble bien heureux et « bien soigné », se cachent souvent des douleurs insoupçonnées.
Les risques liés à l’obésité sont multiples. Le plus sérieux d’entre eux est le risque accru de développer un désordre métabolique menant à une laminite, c’est-à-dire une inflammation douloureuse des lamelles qui relient l’os du pied à la boîte cornée, communément appelée fourbure.
D’ailleurs, saviez-vous que la fourbure peut se manifester soudainement ou bien être chronique? Cette dernière forme est sournoise et peut parfois passer inaperçue aux yeux du propriétaire du cheval. La fourbure, qu’elle soit aiguë (spontanée) ou chronique, est très douloureuse pour l’animal qui en souffre. C’est également une condition qui, une fois bien installée, est souvent irréversible. Ainsi, le meilleur traitement demeure la prévention.
Que pouvez-vous faire?
Lors de la prochaine visite de votre vétérinaire, demandez-lui d’évaluer la condition de chair de votre cheval. Un score de 6-7/9 indique de l’embonpoint et un score de 8-9/9 est synonyme d’obésité (cote de chair basée sur l’échelle de Henneke).
Si votre cheval présente une condition de chair de 7 ou plus, vérifiez son alimentation avec un professionnel. Prenez note de toute la nourriture consommée par l’animal, incluant les carottes ou pommes données « une fois de temps en temps » par la petite voisine.
Soyez à l’affût de tout changement d’attitude chez votre cheval, car les signes de fourbure chronique peuvent être subtils (déplacements réduits, piétinements, chaleur aux sabots…).
De plus, sachez que l’herbe du pâturage peut être une source importante de calories, particulièrement au printemps lorsqu’elle reprend vie, mais aussi lorsqu’il s’agit d’un pâturage qui est ou qui a déjà été destiné aux vaches. L’herbe de ces pâturages a été sélectionnée pour fournir le maximum d’énergie à des vaches en production et non pour subvenir aux besoins souvent minimaux du cheval ou poney de loisir. Ainsi, même si vous n’offrez aucune autre source de nourriture à vos chevaux qui sont au pâturage l’été, certains peuvent facilement dépasser le nombre de calories requis simplement en y broutant 24 h/24.
Syndrome métabolique équin Ce syndrome peut se comparer au diabète de type 2 chez les humains, et est donc intimement lié à l’obésité. Certaines races y sont particulièrement prédisposées (poney, âne, haflinger, canadien, morgan, fjord ainsi que les races ibériques). Outre les prédispositions génétiques, les causes les plus fréquentes du syndrome métabolique équin sont une alimentation trop riche en glucides ainsi qu’un manque d’exercice. Quant aux symptômes principaux, ils incluent l’obésité, des dépôts de gras (encolure, fesses, pis…) et des épisodes de fourbure. Communiquez avec votre vétérinaire si vous soupçonnez cette condition chez votre cheval. |
Dre ALIX SERAPIGLIA, M.V., Ordre des médecins vétérinaires du Québec