Page conseils 13 septembre 2024

Les incendies de ferme : peut-on limiter les pertes en étant plus proactif?

Les incendies de ferme sont toujours un drame, avec l’impression qu’on a peu de contrôle sur la situation. Pourrions-nous augmenter notre pouvoir d’action pour limiter les pertes en étant plus proactifs?

Le code de pratique des bovins laitiers 2023 consacre une section à l’aspect urgences et sécurité, bien que celle-ci contienne seulement des pratiques recommandées et non des exigences. Néanmoins, la rédaction d’un plan d’urgence serait la première étape pour être mieux outillé à réagir lors d’un incendie de ferme. 

Le plan d’urgence devrait contenir le plan du site de la ferme avec les éléments clés comme les points d’eau à proximité, les endroits où sont stockés les sources de combustion (réservoir de propane, essence, etc.), les panneaux de contrôles électriques, les sorties pour les animaux, les extincteurs, etc. 

Une liste de contacts est aussi à rédiger à tête reposée, idéalement avec les propriétaires et employés de la ferme. Elle devrait contenir le nom des personnes ou intervenants à appeler en priorité : pompiers, propriétaires et travailleurs de la ferme, voisins pouvant aider dans l’immédiat, transporteurs d’animaux, le médecin vétérinaire et l’assurance. Avoir réfléchi à un endroit où loger les animaux rescapés est prioritaire étant donné que la traite des vaches apporte un enjeu supplémentaire pour le logement. Les sites d’expositions agricoles pourraient être des solutions temporaires intéressantes si elles sont adaptées et disponibles, avec moins de défis de biosécurité.

La présence d’un médecin vétérinaire sur les lieux permet d’évaluer les animaux sinistrés et de procéder aux euthanasies si la condition le nécessite. 

Une liste de matériel à avoir sous la main ainsi que la préparation d’une boîte contenant ces outils est à prévoir. Évidemment, le plan du site, la liste de contacts ainsi que la liste de matériel et la boîte d’urgence devraient être conservés à l’extérieur de l’étable, par exemple dans un garage, et les documents importants devraient être enregistrés sur les téléphones portables des propriétaires de la ferme. Des coupe-boulons, des licous, des clôtures temporaires, du matériel de protection et des couvertures pour les veaux sont des exemples d’éléments qui pourraient aider en situation d’urgence.  

Le plan d’urgence devrait être présenté et transmis aux services de pompiers de la région. De cette manière, tous les éléments importants seraient déjà connus en cas d’intervention.

Évidemment, le mieux serait d’éviter que les incendies surviennent et de se donner les moyens de réagir plus rapidement en ayant des systèmes de détection qui nous avertissent en cas d’anomalies électriques.  Aussi, pour les projets de construction, il serait judicieux d’envisager un choix de matériaux moins combustibles, des murs coupe-feu, et de prévoir des sorties rapides pour les animaux.

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec vient de créer un groupe de travail sur les mesures d’urgence non sanitaires. Il sera intéressant d’en suivre le développement.  


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