Page conseils 2 juillet 2024

Les fourrages, la base de l’alimentation des chevaux – Partie 3 : Interprétation des analyses de foin

Dans une analyse de foin, il est important de se fier aux valeurs de la colonne « matière sèche » (MS) puisque les besoins nutritionnels des chevaux ont été élaborés sur cette base.

La protéine brute (PB) inscrite sur le rapport d’analyse de foin devrait se situer entre 10 et 12 % afin de combler les besoins du cheval à l’entretien. Le pourcentage de protéine brute reste plus faible dans une graminée comparativement à une légumineuse et varie selon leur maturité respective. 

La fibre au détergent neutre (NDF) représente le contenu total en fibres d’un fourrage. Elle est liée à l’ingestion. Plus la NDF est élevée, moins les chevaux vont consommer de ce fourrage. Par exemple, pour des chevaux à l’entretien ou au travail léger, les valeurs visées se situent entre 50 et 65 %. 

La fibre au détergent acide (ADF) est composée de cellulose et de lignine. Cette mesure est liée à la digestibilité des fourrages. L’ADF augmente avec la maturité de la plante. Plus la plante est mature, plus elle contient de lignine, et plus sa digestibilité diminue. On vise une valeur se situant entre 37 et 40 % pour la plupart des chevaux à l’entretien.

Lorsque les besoins augmentent, il faudra viser un fourrage plus riche, soit des valeurs d’ADF et NDF moindres, voire une valeur se rapprochant de
30 % pour l’ADF. Pourquoi cet ajustement? Simplement parce que le cheval reste un herbivore et que sa ration doit permettre un apport majoritairement constitué de fourrage. Lorsque les besoins en énergie augmentent, un fourrage peu énergétique entraînera une complémentation trop importante en concentrés. Ceci comporte des défis supplémentaires sur le plan de la santé digestive et métabolique du cheval. 

Il convient également de porter une attention particulière aux hydrates de carbone non structuraux (HCNS = 100 – PB – NDF – gras – cendres), surtout si vous devez gérer des chevaux avec des problèmes de résistance à l’insuline, souffrant de la maladie de Cushing, ou d’autres problèmes métaboliques. Un fourrage de qualité doit viser un taux de HCNS inférieur à 25 % et, idéalement, inférieur à 12 % pour les chevaux à risque. Il convient de noter que dans certains rapports d’analyse, on retrouve les hydrates de carbone non fibreux (HCNF) et les HCNS. Dans le doute, consultez votre agronome spécialiste en alimentation équine.

L’énergie digestible (ED) est souvent mesurée en Mcal/kg de MS de l’aliment; cette mesure permet de se faire rapidement une bonne idée de la qualité d’un fourrage. En général, on vise une valeur de 2 Mcal/kg. On vise une valeur plus élevée pour les chevaux à l’exercice plus intense, les juments en lactation ou les chevaux plus maigres. 

En conclusion, il est primordial de garder en tête que le cheval est un herbivore et que sa ration doit être composée majoritairement de fourrage. Lorsque les besoins énergétiques augmentent, si un fourrage peu énergétique est conservé, il faudra souvent un apport trop important de concentré dans la ration, conduisant à des risques accrus pour la santé digestive et métabolique du cheval.  


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