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Les biostimulants, qui stimulent la croissance et le développement des plantes, représentent un marché assez jeune et en plein développement. Ils gagnent en popularité, c’est certain, mais plusieurs se demandent encore s’ils sont vraiment efficaces.
Il existe différentes catégories de biostimulants, qu’il importe de connaître afin de les utiliser de la bonne façon et pour les bonnes raisons, et ainsi profiter pleinement de leurs effets.
D’abord, il y a les inoculants microbiens, mycorhizes ou bactéries, qui sont appliqués sur la semence ou au sol, pour favoriser le développement racinaire ou stimuler la production d’hormones par la plante. Leur mode d’action varie en fonction de l’espèce inoculée. Les champignons et les rhizobactéries vont développer une relation symbiotique avec les racines et permettre la fixation de l’azote, l’augmentation de la surface d’absorption des éléments, une meilleure disponibilité de ceux-ci autour du système racinaire. D’autres inoculants bactériens, en se fixant aux racines, auront plutôt un effet bouclier et concurrenceront les agents pathogènes. Les essais ont démontré une plus grande concentration de N, P, K, Fe, Ca et Mn dans les tissus et dans l’environnement racinaires des cultures traitées. Plusieurs études notent aussi une augmentation du taux et de la production d’hormones dans les plantes, qui stimulent leur développement et augmentent leur résistance au stress.
Les additifs à base de protéines, quant à eux, fournissent à la culture des acides aminés qui jouent un rôle essentiel dans de nombreux processus physiologiques, tels que la stimulation de la photosynthèse, le développement racinaire, la croissance végétative, la maturation des fruits, etc. Ils servent à la construction des cellules et facilitent le transport des nutriments dans la plante. Ils sont souvent plus efficaces en application foliaire, lorsque la culture fait face à un stress.
Ensuite, il y a les substances humiques, les acides humiques et fulviques, qui proviennent de matériel organique décomposé. L’arrangement physique de leurs particules, en longues chaînes de carbone, a un effet structurant sur le sol. Localement, elles agissent un peu comme une éponge, permettant une meilleure rétention de l’eau, de l’air et des éléments nutritifs. Les substances humiques sont à privilégier dans les sols sableux et à faible teneur en matière organique. Dans la littérature scientifique, de nombreux essais ont démontré un impact positif des acides humiques sur différentes cultures, mais la plupart de ces essais ont été conduits en chambre de croissance ou sur des cultures hydroponiques. Il y a un bon potentiel pour l’ajout des acides humiques et fulviques dans la régie de certaines cultures, mais plus de tests au champ sont requis pour en quantifier le potentiel.
Finalement, les extraits d’algues sont certainement les plus anciens biostimulants. Ils sont reconnus pour leurs effets positifs sur la croissance de la culture, la floraison, la production de fruits et le rendement. Ils augmentent la résistance au stress ainsi que la durée de vie du produit après récolte. Les extraits d’algues ont prouvé leur efficacité sur l’amélioration du développement racinaire et des mycorhizes, et ont montré des effets visibles sur la croissance de la plante et le rendement. Certaines formulations granulaires s’appliquent au sol en mélange avec les fertilisants, mais l’avantage d’applications foliaires répétées, avant certains stades clés du développement de la culture, a aussi été démontré.
Les biostimulants ont certainement un potentiel intéressant. Par contre, il faut garder en tête qu’ils ne peuvent en aucun cas pallier un mauvais drainage, un pH inadéquat ou un sol compacté. Il faut s’informer et poser des questions afin de bien évaluer quels produits pourraient faire une différence pour ses cultures.
Catherine Faucher, agr., conseillère au Réseau Agrocentre