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Après avoir mis temps et argent afin de produire des grains de qualité, on ne peut minimiser l’importance de les sécher et les aérer adéquatement pour bien les conserver. La décision de « mettre la switch à ON » est un art qui requiert des connaissances. Bien que notre climat ne permette pas toujours d’utiliser la ventilation pour faire sécher le maïs (comme à l’automne 2019), cette technique est encore très populaire pour faire baisser l’humidité des céréales et du soya. Voici un rappel de quelques points importants à considérer.
Pour sécher et aérer le grain adéquatement, il faut avoir le bon ventilateur permettant de fournir un débit d’air assez élevé pour la quantité de grains dans le silo. Pour aérer, on veut environ 1/5 CFM/bu (pied cube par minute par boisseau de grain), alors que pour sécher du grain, on voudra un débit d’air plus élevé (1 à 2 CFM/bu). En règle générale, si l’on met une feuille de papier à la surface des grains et que celle-ci flotte, on a assez de débit pour sécher ceux-ci. Plus le débit d’air est élevé, plus on peut rapidement changer la température et l’humidité du grain sur toute la hauteur de la masse entreposée.
Quand ventiler
Une fois que les infrastructures adéquates pour ventiler le silo sont en place, il faut savoir quand actionner le moteur. Dans un champ, l’humidité, tout comme le rendement, n’est pas constante d’un endroit à l’autre. Lors de la récolte, des zones où le grain a une humidité élevée causent souvent des surprises alors que la teneur en eau lors de l’échantillonnage prérécolte était adéquate.
Au début du remplissage, on cherche alors à uniformiser la température et l’humidité à l’intérieur du silo. Il est préférable de ventiler sans arrêt, pendant quelques jours, sauf si les conditions extérieures ne sont pas propices (pluie ou humidité relative élevée). Une fois que l’humidité et la température sont uniformes, il faut actionner le ventilateur seulement lorsque l’humidité relative de l’air extérieur est à 70 % ou moins. Il existe des chartes des courbes d’équilibre air-grain pour chaque culture, qui permettent de gérer la ventilation en fonction de la température et de l’humidité relative, selon le grain qu’on veut sécher et l’humidité finale souhaitée.
Si l’on pense vendre le grain peu après la récolte, on peut essayer d’être le plus proche possible de l’humidité désirée par l’acheteur, pour vendre plus de poids. Si l’on pense attendre jusqu’à l’été prochain, il serait bien de viser 1 % à 2 % plus bas que le taux d’humidité final afin d’éviter le développement de moisissures. Lorsque l’humidité visée est atteinte, l’étape finale consiste à abaisser la température de la masse le plus proche possible de 0 oC, sans faire monter l’humidité, afin de maximiser la durée d’entreposage du grain.
Au printemps et à l’été, par le principe de convection, l’air chaud qui frappe les parois du silo fera descendre l’air froid dans le bas et y libérera de l’humidité. Il faut démarrer l’aération lorsque la différence de température est de 7 oC entre l’air extérieur et le grain, pour uniformiser de nouveau le contenu du silo. En été, il est plus difficile de garder le grain froid, mais pour limiter les problèmes de ravageurs qui pourraient survenir, il faut tenter de maintenir le grain aux températures de nuit.
Il est nécessaire de vérifier le contenu du silo toutes les semaines. Si des odeurs émanent du grain, actionner le ventilateur dans les températures les plus froides de la journée sera bénéfique.
À éviter Pour une aération optimale, il est primordial d’égaliser la masse de grains dans le haut du silo après le remplissage. La présence d’un cône augmente de 1,5 fois le temps requis pour uniformiser la température et l’humidité dans tout le silo. Un silo trop rempli aura également un impact négatif sur la ventilation. |
Mario Rogantini, AGR., conseiller à l’Agrocentre Fertibec inc.