Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le virus de la bronchite infectieuse (IBV) est un coronavirus très contagieux qui touche majoritairement les poulets, et ce, à l’échelle mondiale. Comme les autres membres des Coronaviridae, tels que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et le COVID-19, l’IBV est un virus ayant une forte tendance à muter. Il existe plusieurs variants du virus et l’émergence constante de nouveaux mutants dans différents pays rend la mise au point de vaccins complexe.
La bronchite infectieuse (IB) est la maladie résultant d’une infection à l’IBV. Par exemple, les poulets à chair malades ont des difficultés respiratoires, alors que les poules pondeuses produisent moins d’œufs en raison de lésions touchant leur système reproducteur ou produisent des œufs dont la coquille est beaucoup plus fragile. Ce syndrome de fausses pondeuses est un réel problème puisque l’absence de production n’est remarquée qu’à l’âge adulte de la poule, c’est-à-dire lorsque le virus n’est plus présent.
La maladie entraîne des complications et une forte mortalité, la bronchite infectieuse est un enjeu de taille pour le Québec qui fournit plus de 20 % de la production canadienne d’œufs, suivant de près l’Ontario.
L’objectif de la recherche est d’identifier des petites molécules connues sous le nom de microARNs (miARNs) qui auraient pour rôle de freiner la propagation de l’IBV.
Toutes les instructions pour fabriquer les organismes vivants sont contenues dans de très longues molécules appelées ADN. De l’ADN, des messages SMS sont copiés et envoyés à une « usine » pour y fabriquer les matériaux et outils requis pour assurer le bien-être de l’organisme. Les messages SMS sont des molécules d’ARN messagers et les outils finaux des protéines (Figure). Les virus, comme le virus IBV, s’incrustent incognito dans ce système pour faire fabriquer gratuitement leurs ARN et protéines par les cellules animales, et c’est ainsi qu’ils se multiplient.
Or, les miARNs sont comme des anti-SMS capables de se coller aux ARN messagers et de les transformer en pourriels jetés directement à la poubelle. Par conséquent, si on fait produire des miARNs spécialement contre l’IBV à nos cellules de poulettes, alors aucune protéine demandée dans le message SMS viral ne sera produite. C’est dans cette optique qu’il serait possible de bloquer uniquement la multiplication du virus de la bronchite infectieuse.
La mise au point de cette stratégie pourrait mener à la réduction de la propagation du virus de la bronchite infectieuse. Ceci aurait pour effet d’augmenter le bien-être animal tout en diminuant les pertes économiques.
Fausses pondeuses
Chez la poule, une infection au virus de la bronchite infectieuse (IBV) peut provoquer des problèmes de ponte d’œufs qui ne sont détectés qu’à l’âge adulte; elles deviennent donc des fausses pondeuses. Ainsi, les miARNs sont de nouvelles molécules potentiellement capables d’empêcher une infection virale comme celle de l’IBV. Nous voulons découvrir si elles pourraient servir de prévention et de traitement, réduisant les pertes économiques colossales dans les poulaillers infectés au Québec.
En collaboration avec :