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Je me rappelle la première fois que j’ai vu une cerise de terre. Il y a au moins 30 ans, j’étais invitée à une fête et sur le plat de sandwichs trônait une magnifique cerise de terre entourée de persil en décoration. De toute beauté. Lorsque je l’ai mangée, j’ai tout de suite remarqué ce petit goût d’amande.
Je regardais cette petite poche brunâtre et tout de suite, j’ai voulu tout savoir d’elle.
L’année suivante, je me suis fait venir des graines de cerises de terre et j’en ai planté dans ma serre. Elles étaient belles et vigoureuses et j’étais très contente du résultat. Elles étaient comme celle du plateau de sandwichs. Mais une autre surprise m’attendait avec les fameuses cerises de terre. Il y a environ 15 ans, un couple de la paroisse voisine de la mienne m’a donné des graines de cerises de terre de la mère de l’un d’eux. Ce couple avait 70 ans environ, alors imaginez l’âge de la mère! Ces graines venaient de leur enfance. La maman ramassait chaque année les graines de cerises de terre et leur avait montré à faire de même.
À ma grande surprise, quand je les ai semées, j’ai constaté qu’elles étaient beaucoup plus grosses et juteuses que celles du marché conventionnel. Le plant devenait aussi plus haut et le goût était très délicat.
Je venais de découvrir des cerises de terre du patrimoine, que j’appellerai les « cerises de terre de Saint-Damien ».
Étant de la même famille que les tomates, les cerises de terre se cultivent pareil. Je les sème en mars, sous néon, puis je repique les plants quand ils ont deux vraies feuilles. Ensuite, je les place au soleil dans ma serre. Dans votre cas, vous pourriez les placer sur le rebord de la fenêtre au sud ou à l’ouest. La cerise de terre demande une bonne terre meuble et riche qui retient bien l’eau. Un apport d’engrais est recommandé. Du soleil à profusion et le tour est joué.
Vous me demanderez sans doute : « Marthe, quand les cerises de terre sont-elles prêtes? » La réponse est simple : quand elles tombent au sol. Vous verrez, la pochette sera brune et un peu sèche et la cerise de terre d’un beau jaune maïs.
Ne négligez pas l’arrosage pour cette plante, sinon vos cerises tomberont avant maturité. Elle aime bien qu’on lui apporte des soins réguliers.
À l’automne, avant les gelées, ramassez les cerises qui restent et qui ne sont pas mûres. Entrez-les dans la maison. N’enlevez pas la pochette qui les recouvre et laissez-les mûrir à la noirceur.
Bien que la cerise de terre soit une vivace tendre, moi, je la traite comme une annuelle, car elle a souvent tendance à geler. Ici, dans Bellechasse, c’est assez froid. Elle peut se ressemer d’elle-même au jardin, mais si vous êtes dans les montagnes comme moi, il est préférable de ramasser vos graines, comme pour les tomates à l’automne. Surtout si vous mettez la main sur des cerises de terre comme les miennes, pour pouvoir donner des semences à vos amis.
Les légumes qui ont passé de génération en génération m’ont toujours intriguée. Notre patrimoine végétal est à protéger. Donc, ramassez vos graines et échangez-les le plus possible.