Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les crucifères, merveilleuse famille de légumes que j’adore. Que ce soit le chou d’hiver, d’été, le chou-fleur, le brocoli ou tous les autres. On en raffole… mais pas toujours. Oui, car les crucifères sont aussi aimées d’un certain petit insecte. La piéride du chou en fait son enchantement. Vous ne savez pas de quoi je parle? Bien oui, c’est ces magnifiques petits papillons blancs qui voltigent toujours deux par deux au-dessus de nos jardins. C’est certain qu’ils sont deux, car ils viennent s’accoupler sur nos crucifères. Les écœurants!
La première fois où je me suis intéressée à la piéride du chou a été marquante. J’étais enfant et je jouais au jardin avec un de mes cousins. Ma tante, qui avait mis au monde deux beaux garçons, descendait presque chaque dimanche à la campagne pour, comme elle le disait, « oxygéner les poumons » de ses deux amours. Donc, moi et mon cousin, on regardait les choux quand, tout à coup, il m’a dit : « Le chou a fait des graines. »
Je me suis approchée pour voir, car je n’avais jamais vu de graines de chou directement sur le plant. Mon père les achetait au magasin le printemps venu. On voyait bien, entre les feuilles du bas, des petites boules vertes, et croyez-moi, il y en avait en masse. J’en ai pris quelques-unes dans ma main et je suis partie les montrer à papa, qui s’est exclamé : « Les maudites chenilles vont arriver! » Comme je ne comprenais pas, mon père m’a expliqué que ce n’était pas des graines de chou, mais des œufs de papillons.
La piéride du chou vient pondre ses œufs entre les feuilles des crucifères, à l’abri du soleil, et quand ils éclosent, les chenilles mangent les feuilles. Vous allez me dire que plusieurs produits chimiques viennent à bout de ce monstre. Je le sais. Mais vous savez sans doute que moi, le chimique, je ne l’aime pas trop dans mon jardin. Je choisis d’éloigner ces papillons plutôt que de les tuer. Vivre et laisser vivre, le plus possible.
Pour ce faire, il se vend sur le marché des filets contre la piéride que l’on installe sur nos plants pour les protéger des adultes. C’est très facile : vous mettez des piquets de chaque côté de votre rang de crucifères et vous installez le filet par-dessus. Mettez ces protections au mois de mai, aussitôt que vous avez planté vos crucifères. Les premiers adultes de la piéride arrivent vers la mi-mai, avec le retour des jours plus chauds.
Vous les descendez sur les côtés pour couvrir parfaitement vos plants. L’eau et le soleil passent au travers et les plants seront protégés contre ces envahisseurs. Si vous n’avez pas ces filets, il existe une autre solution. Moi, je prends de vieux pleins jours blancs. Ces vieux rideaux laissent passer l’eau et la lumière du soleil. Vous en trouverez dans les friperies, vraiment pas chers.
Je me rappelle avoir été chez une amie qui avait de magnifiques brocolis au jardin. Elle en avait cueilli pour faire des légumes trempette. Comme elle n’avait pas pris la précaution de mettre ledit filet, je lui ai recommandé de faire tremper ses branches de brocoli dans de l’eau froide salée avant de les déposer sur son assiette à crudités. Dix minutes plus tard, les chenilles noyées flottaient sur l’eau. Il y en avait tellement que l’idée des trempettes lui est passée et qu’elle nous a servi des concombres à la place. Les protéines, c’est bon, mais il ne faut pas exagérer.