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Un agriculteur est fier de ce qu’il fait. Il ne sera jamais celui qui va dire à son entourage que ça va mal chez lui au point de se questionner sur son futur en agriculture. Parfois, c’est même entre nous que nous n’osons pas partager l’inquiétude que nous vivons pour l’avenir de notre entreprise.
La journée où j’ai découvert le mouvement #MaisToutVaBien, je n’avais aucun problème avec cela. Cependant, c’est lorsque j’ai dû partager cette phrase représentant ma plus grande difficulté, sur mes réseaux sociaux personnels, que ç’a coincé.
Évidemment que quelqu’un de fier ne veut pas que tout son entourage sache cette partie de leur vie. C’est difficile de parler de ce qui ne va pas bien. C’est très beau de partager cela avec du monde du milieu qui comprend, mais avec monsieur et madame Tout-le-Monde, ç’en est une autre. Que vont-ils dire? « Vous êtes innocents de continuer, faites encan! » On ne veut pas l’entendre, celle-là, ni : « Vous auriez dû y penser avant! »
Sur notre carton, il était inscrit : « Nous avons investi pour l’avenir, nous manquons de fonds $$ pour payer nos fournisseurs et nos salaires personnels. »
L’agriculture a reçu une grosse vague d’amour avec le mouvement #MaisToutVaBien. C’est bon de sensibiliser la population à notre réalité, mais en comprennent-ils réellement toute l’ampleur? On exerce ce métier par passion, pour nourrir notre belle province. C’est le plus beau métier du monde! C’est ironique quand même; à nous tous, nous nourrissons une bonne partie de notre Québec. Chez nous, il ne manquera jamais de lait, puisqu’on est producteurs de lait, mais depuis quelque temps, remplir mon frigo de plein de bonnes choses est rendu un casse-tête financier. Pourtant, une petite semaine chez nous, c’est 60 heures de travail.
Est-ce qu’on va faire encan pour autant? Non!
Cette journée arrivera pour nous tous, quand la tête, le cœur, les mains et les pieds ne suivront plus.
Merci à tous ceux et celles qui nous comprennent et nous encouragent à continuer et à changer les choses. Vous faites la différence.
En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec