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Les agriculteurs doivent depuis presque toujours composer avec l’incertitude. Comment seront la prochaine saison, la météo, les récoltes, le prix des intrants, les prix de vente, les taux d’intérêt? Quelles seront les nouvelles réglementations? Qu’est-ce qui va briser cette année? Et on dirait que présentement, l’incertitude pèse plus que jamais dans le monde agricole, et pour ma part, elle n’aura jamais autant hanté mes pensées que présentement.
Mon père arrive au point où il veut commencer à ralentir, et c’est très compréhensible. Après quarante ans de dur labeur pour monter une entreprise bien établie, c’est amplement mérité. J’aimerais garder mon vieux père le plus longtemps possible, et qu’il reste en santé, autant pour moi que pour ses futurs petits-enfants.
Je dois reprendre seul une grosse entreprise. Bien sûr, il est toujours possible d’avoir des employés, mais tout employeur, surtout dans le domaine agricole, sait que la main-d’œuvre peut être difficile à gérer.
Est-ce que je reprends seul cette entreprise? Est-ce que je vais devoir déménager? Est-ce que mes études en agriculture ne m’auront servi à rien et je devrai retourner sur les bancs d’école à 30 ans?
Mais ce que je trouve le plus difficile dans toute cette incertitude, c’est que je ne suis pas le seul à la vivre. Des centaines, voire des milliers, de fermes familiales pourraient fermer leurs portes d’ici les vingt prochaines années, tandis que la population continue d’augmenter et d’avoir besoin de se nourrir.
Pour finir sur une note plus positive, je dirais que le métier d’agriculteur est probablement l’un des métiers les plus nobles. Travailler fort, prendre soin de la terre et nourrir le monde, et ce, trois fois par jour. Ça, au moins, c’est une certitude.
En collaboration avec la Fédération de la relève agricole du Québec