Il y a 10 ans, cette petite étincelle qui a fait germer ce rêve et allumé le flambeau de l’émerveillement était une simple visite. Un producteur qui a accepté qu’un groupe d’étudiants le visite par une journée froide d’automne. Moi, j’étais là, les doigts et les pieds gelés, fascinée par la stature, le calme, à la fois tranquille, mais si imposant, sauvage et imprévisible de la bête. Je suis vraiment tombée en amour avec le bison. Ce jour-là, je me suis dit : « Un jour, je vais avoir ma ferme de bisons. »

Je ne viens pas d’une famille de terre agricole. C’est dur de se partir en agriculture quand tu ne viens pas du domaine. C’est encore plus dur de se partir en agriculture quand tu ne viens pas du domaine et que tu es une femme. Mais je viens aussi d’une famille d’entrepreneurs, ambitieux et obstinés. Mon but dans la vie, c’est de réaliser mes rêves. Non, je n’attends pas que mes rêves se réalisent et c’est une nuance importante.

La recherche d’une terre a été ardue et mon projet a diminué de taille. De 80 femelles à 25 femelles, puis à 10 femelles. Par chance, le voisin d’où j’habite vendait sa terre à bois avec 23 acres cultivés. Un îlot agricole perdu dans des acres de forêt. Mes parents (que je ne remercierai jamais assez) ont acheté ce terrain connexe au leur et ont accepté de me louer la prairie à très long terme. C’était le début de Rustik Bison.

J’ai eu la chance d’avoir un conjoint en or, débrouillard, travaillant, manuel et un peu fou d’y croire aussi. Avec son aide incommensurable et celle de la famille et d’amis, on a fait des centaines d’heures de travail.

C’est enfin le 21 juillet qu’après une dizaine d’heures de transport, les premiers bisons de Rustik Bison ont galopé dans leur champ. Un peu éberluée, peinant à y croire, j’ai accompli mon rêve!

Je suis une femme, et grâce à ma détermination et, sans honte de le dire, grâce à l’aide de mon conjoint, de ma famille et de mes amis, je me suis démarré mon projet en agriculture!  

En collaboration avec
la Fédération de la relève agricole du Québec