Plus jeune, mon père sortait les vaches dehors comme tout le monde. À cette époque-là, nous, les enfants, étions mandatés d’aller chercher les vaches au pacage.

Mon père nous disait : « Allez, les jeunes, on rentre les vaches! » On courrait dans le pacage pour aller chercher les mamies pas pressées de rentrer en dedans. On entendait mon père crier « key, key, key » avec sa chaudière de moulée.

Nous étions surtout pressés que les parents terminent pour ensuite ressortir les vaches dehors. On détachait une à une les vaches, et rendus à la dernière, on nettoyait l’allée pour ensuite aller faire le train des taures à l’autre étable et voir si l’une d’entre elles avait vêlé, le plus excitant! On criait : « Papa, papa, il y a un petit veau debout! » Quand c’était le cas, on était tellement contents. Mon père allait chercher le « 4 roues » avec le trailer, on se rendait dans le champ, et mon père disait son fameux « key, key, key » avec de la moulée pour que la taure nous suive.

Avec la supervision et les conseils de mon père, lorsque nous avions un veau d’un jour ou deux à l’étable, mes frères et moi tentions de l’attraper. À ce jeune âge, il est assez petit et encore un peu sauvage puisqu’il n’est pas encore complètement familier avec le contact humain.

Mon père nous regardait faire, tout en décochant un petit sourire, et venait nous aider par la suite, car le veau était souvent trop lourd pour nous. Embarqués dans le trailer, mes deux frères étaient assis sur le veau pour ne pas qu’il tombe en bas, moi et mon père étions sur le « 4 roues » avec ma chaudière de moulée à la main, criant « key, key, key », et la taure nous suivait dans le champ tranquillement en arrière de son veau.

Maintenant que je suis inséminatrice, quand j’appelle des vaches avec de la moulée, je crie à mon tour, sans m’en rendre compte, « key, key, key ». C’est un des plus beaux souvenirs que j’ai en ayant grandi à la ferme.  

En collaboration avec
la Fédération de la relève agricole du Québec