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Très prisée dans l’alimentation du bétail, en raison de sa teneur élevée en protéines, la luzerne est toutefois riche en protéines très dégradables dans le rumen, ce qui entraîne une faible efficacité d’utilisation de l’azote (NUE) par les ruminants, et donc, un rejet d’azote dans l’environnement. Pour pallier ce gaspillage et assurer une meilleure efficacité d’utilisation de l’azote, un apport simultané d’énergie à la ration doit être fait. La sélection génétique pour obtenir des fourrages plus riches en glucides non fibreux (GNF), qui sont la principale source d’énergie des microbes du rumen, est une avenue intéressante pour parvenir à cette fin.
Notre approche de sélection génétique a été basée spécifiquement sur les concentrations en GNF des tiges, puisqu’elles sont plus stables pendant la journée. Trois cycles de sélection récurrente ont été effectués. Les trois populations produites (GNF1, GNF2 et GNF3) ont ensuite été comparées à la population initiale GNF0 lors d’essais au champ sur trois sites au Canada (Saint-Augustin-de-Desmaures, Normandin et Saskatoon).
Nos résultats montrent une augmentation des concentrations en GNF de 7 % pour la population GNF3 comparée à la GNF0. L’augmentation de l’énergie s’est faite au détriment des fibres au détergent acide et au détergent neutre, avec pour conséquence une meilleure digestibilité in vitro de la matière sèche pour la population GNF3 comparée à la GNF0. Les rendements annuels et la teneur en protéines brutes de la luzerne ont été comparables pour les populations GNF0 et GNF3. Le ratio énergie/protéine a donc été plus élevé pour la population GNF3 que pour la GNF0.
Cette étude a permis de déterminer que la méthode de sélection utilisée pour augmenter les concentrations de GNF dans les tiges de luzerne est une approche efficace pour améliorer l’équilibre entre l’énergie et la protéine de la luzerne, tout en maintenant les rendements. L’utilisation de cette méthode de sélection pour produire une luzerne plus riche en énergie pourrait permettre d’améliorer l’empreinte environnementale de la luzerne, mais des essais in vivo sont nécessaires pour valider ces effets. Nos résultats d’un essai en conditions contrôlées pour évaluer la population issue d’un quatrième cycle de sélection sont très prometteurs.
Cette recherche est financée par une contribution de la Grappe de recherche
laitière 3 (Les Producteurs laitiers du Canada et Agriculture et Agroalimentaire Canada) dans le cadre du programme Agri-science du Partenariat canadien pour l’agriculture.