Chronique CQPF 3 septembre 2024

Un suivi des données agrométéorologiques à la ferme

L’Internet des objets (IdO) est un domaine en pleine effervescence dans un monde où l’accès et l’intégration des données en temps quasi réel prennent de plus en plus de place dans la prise de décision. Le secteur agricole n’y échappe pas et de nombreux outils et applications basés sur des objets et des instruments connectés sont maintenant offerts aux producteurs. 

Un protocole aux grandes promesses

Toutefois, offrir une connectivité à Internet sur l’ensemble des parcelles d’une ferme peut représenter un défi et le développement de réseaux locaux est parfois dispendieux. C’est dans ce contexte que le protocole de télécommunication LoRaWAN tire son épingle du jeu. Développé par la LoRa Alliance, ce protocole est basé sur l’utilisation de bandes de fréquences radio non soumises à des licences (915 MHz en Amérique du Nord), afin de transmettre de petites quantités d’information sur de grandes distances, et ce, en utilisant très peu d’énergie. Ainsi, un capteur certifié peut envoyer ses données à un relais connecté à Internet sur une distance allant jusqu’à 15 km, le tout  alimenté par une batterie d’une durée de vie allant jusqu’à 10 ans. Afin d’assurer la sécurité des données transmises, les données sont cryptées jusqu’à ce qu’elles soient récupérées par son propriétaire. 

Le laboratoire vivant comme banc d’essai

Le projet de Laboratoire vivant – Lait carboneutre, piloté par les Producteurs de lait du Québec et soutenu par Agriculture et Agroalimentaire Canada, est un environnement parfait pour tester le déploiement de capteurs informant à la fois les équipes de recherche ainsi que les producteurs participants au projet. Dans un contexte de production laitière, des capteurs ont été installés pour suivre les conditions météorologiques locales, les degrés-jour de croissance utiles à la prévision des périodes de coupe, la teneur en eau du sol et le stress hydrique des plantes fourragères, ainsi que les conditions (température et humidité de l’air) à l’intérieur des bâtiments. Les échanges entre les producteurs et les chercheurs permettront à tous d’identifier les outils ou les informations pertinentes, de discuter de l’importance de l’accès aux données en temps quasi réel et de connaître les pièges à éviter avec l’utilisation de cette technologie au potentiel émergent.