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En sillonnant les rangs de la Montérégie, personne ne se surprend de constater que maïs et soya occupent une grande majorité des superficies cultivées. C’est en périphérie de Saint-Hyacinthe, à Saint-Simon-de-Bagot plus précisément, que vous pourriez être surpris. Plus tôt ce printemps, sur les terres de la Ferme Claessens et fils, près de 42 acres de prairie ont été aménagés en prévision de l’arrivée d’un groupe de bovins au pâturage.
C’est un projet ambitieux, qui, dans le cadre du Fonds d’action à la Ferme pour le Climat, et propulsé par le l’Association canadienne pour les Plantes fourragères, a vu naître La Balzane. Une entreprise biodiversifiée qui devient donc le premier site de démonstration des bonnes pratiques en matière de gestion avant-gardiste des pâturages au Québec. À ses rênes, Émilie Soto en assure la gestion au quotidien.
Les nouvelles superficies fourragères ont bénéficié d’un semis direct effectué le 10 mai dernier sur un lit d’engrais vert automnal. L’implantation du mélange composé d’une dizaine d’espèces fourragères fut un succès malgré un temps particulièrement chaud et sec. Selon le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, la région n’a reçu que 36 mm de pluie en mai. Ce qui représente environ 30 % des précipitations normalement attendues. Plus tard en saison, les averses généreuses ont aussi mis à rude épreuve le système de drainage en place.
Comme plusieurs producteurs ayant bénéficié financièrement de cette même initiative fédérale dans la belle province, les difficultés d’approvisionnement en équipement d’abreuvement et de clôture ont causé quelques casse-têtes logistiques. Malgré cela, l’installation de la clôture électrifiée permanente et du système d’abreuvement s’est effectuée plus tôt ce printemps. Grâce à un système de moulinets et de clôtures temporaires, le mouvement des animaux s’adapte quotidiennement en fonction des besoins et du couvert végétal disponible.
Une cinquantaine de taures destinées à l’engraissement, pesant en moyenne 768 lb, ont foulé pour la première fois cette année le sol du pâturage maskoutain le 28 mai dernier. C’est ainsi que s’est amorcée la rotation des animaux dans un système de paissance permettant un retour des animaux, par un couloir central, au parc d’acclimatation. Adjacent à une station de pesé, cela permet de monitorer la performance des animaux. Une pesée de contrôle effectuée 72 jours après la mise à l’herbe nous a d’ailleurs permis de constater que le groupe de broutard a effectué, durant cette période, un gain moyen quotidien de 2,14 lb. Un résultat qui a surpassé les attentes initiales.
La mission du projet est de mettre en place des pratiques favorisant la biodiversité et la gestion durable des sols tout en contribuant à l’optimisation d’un système ayant le potentiel de satisfaire les consommateurs soucieux d’amoindrir leur impact environnemental. Aussi, de documenter et de faciliter le transfert des connaissances émanant d’un modèle de production bovine rentable et plus vert, qui utilise les fourrages comme principale source d’alimentation. En collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères, nous souhaitons que ce site de démonstration devienne un moteur régional où les sols vivants à l’œuvre sont à l’honneur.