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Comment les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une prairie permanente se comparent-elles à celles de systèmes de grandes cultures annuelles en régie biologique? C’est la question de recherche à laquelle a répondu une équipe de chercheur.e.s du CETAB+, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada et de l’Université Laval.
Les émissions de protoxyde d’azote (N2O, un puissant GES et destructeur de la couche d’ozone) d’une prairie permanente ont été comparées à celles de systèmes biologiques avec différentes séquences culturales, sources fertilisantes et intensités de travail de sol au cours d’une étude1 sur un loam sableux à Victoriaville, en 2019 et en 2020.
Contrairement à ce qui était attendu, les émissions de N2O dans la prairie permanente étaient près de trois fois plus élevées que celles du système en grandes cultures annuelles (orge, maïs-grain) avec travail réduit et engrais verts, soit le système ayant généré les émissions de N2O les plus faibles de tous les systèmes culturaux biologiques évalués (1,44-1,53 versus 0,47-0,52 kg N ha-1 an-1, respectivement).
Au cours de l’étude, les flux journaliers de N2O les plus élevés dans la prairie permanente ont été observés à deux moments : 1) au printemps de son établissement, alors qu’un fumier de poulet avait été épandu et que le prélèvement d’azote par les plantes fourragères était faible; et 2) à la suite des deux coupes de l’année suivante.
Comme rapporté précédemment dans une autre étude au Québec, ces flux élevés de N2O peuvent être expliqués par la dégradation des nodules des légumineuses pérennes à la suite d’une coupe, relâchant ainsi de l’azote du système racinaire de la prairie permanente, qui était composée à 87 % de légumineuses. Une attention devrait être portée à la proportion de légumineuses dans le mélange d’espèces de prairie, une autre étude ayant rapporté qu’une plus grande proportion de certaines espèces de graminées permettait d’atténuer les émissions de N2O des prairies.