Chronique CQPF 17 juillet 2024

Le rumex, un envahisseur en progression dans les prairies

Depuis plusieurs années, je constate une augmentation de la fréquence des rumex dans Chaudière-Appalaches. Dans certains champs de fourragères, j’ai vu des colonies s’agrandir de beaucoup en seulement 2-3   ans. Cette mauvaise herbe vivace est présente en deux espèces; la patience crépue (Rumex crispus L.) et la patience à feuilles obtuses (Rumex obtusifolius L.). Ces plantes constituent un sérieux problème mondial dans les prairies. Elles sont classées plantes envahissantes dans plusieurs pays et même qualifiées de fléau. 

De grandes capacités de multiplication

Une plante produit jusqu’à 60 000 graines qui restent viables dans le sol pendant plus de 50 ans. La patience développe une racine charnue qui atteint 2 mètres de profondeur et produit des rhizomes pour se multiplier. Les graines résistent au passage dans le système digestif des animaux qui les mangent avec le foin. Ensuite elles sont distribuées dans les champs avec les lisiers. Le semis direct favorise ces plantes. Les colonies de patiences peuvent devenir assez denses pour presque couvrir le sol. C’est aussi une plante toxique pour les animaux.

Quoi faire contre les patiences?

Avec les patiences, vaut mieux prévenir que guérir! Il faut les éliminer dès qu’on en voit une, et idéalement avant la floraison, car des graines sont viables une semaine après les premières fleurs. 

On doit arracher la racine jusqu’à 15 cm de profondeur pour empêcher la repousse et ramasser tous les morceaux de racines, car ils peuvent régénérer des plantes. Ensuite, incinérer ou enfouir le tout profondément, et surtout ne pas les jeter sur le tas de fumier. Dans les prairies, éviter de garder des trous vides de plantes, car les patiences les colonisent rapidement. 

Lorsque les patiences sont installées dans vos prairies, il est possible de les traiter une par une avec des herbicides ou de les arracher. Par contre, les infestations trop importantes nécessitent de détruire la prairie. Considérant les nuisances causées par ces plantes, les agriculteurs devraient surveiller les patiences de près avant que la situation ne devienne aussi grave qu’ailleurs.