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Avez-vous déjà visité la Provence? Si c’est le cas, vous avez peut-être déjà sillonné, sans le savoir, le terroir où est produit le foin le plus réputé au monde, sur votre route entre Montpellier et Marseille.
C’est dans la région française des Bouches-du-Rhône, plus précisément dans la plaine de la Crau, que les 300 producteurs détenteurs de l’Appellation d’origine protégée (AOP) cultivent ce foin extrêmement nutritif qui comprend une vingtaine d’espèces fourragères.
Et ce n’est pas par hasard que le foin produit dans cette région est de 10 à 20 fois plus riche en minéraux et oligo-éléments que d’autres fourrages : c’est principalement grâce à l’eau de la Durance, très minérale, qui est acheminée directement des Alpes via un jeu de canaux mis en place par l’homme au 16e siècle, et qui a transformé ce plateau aride en une oasis agricole riche d’une biodiversité exceptionnelle.
Sa composition floristique unique et le climat provençal qui favorise un séchage rapide et préserve les valeurs nutritives viennent compléter la recette parfaite pour ce foin d’exception. Sa concentration très faible en poussière et en spores fongiques, due à sa composition sans espèces allergènes et à l’irrigation par gravité qui limite la présence de terre dans le foin, en fait un foin très couru par les éleveurs de chevaux notamment. La première coupe est particulièrement appétente grâce à son taux de graminées, donc de sa quantité de longues tiges riches en fibres, sa richesse en sodium et son odeur très parfumée.
Soixante et onze pour cent (71 %) de la première coupe est exportée vers l’Italie, l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas, l’Irlande, et les Émirats arabes unis. Les chevaux de course sont des clients très importants, et une grande partie de la production est destinée aux grands entraîneurs de la région parisienne.
Dans les années 1990 et 2000, les producteurs de foin de Crau ont adapté le cahier de charge aux nouveaux outils disponibles pour pallier le manque de main-d’œuvre et l’importance de la manipulation des petites balles. Aujourd’hui, il y a tout de même encore 30 % de leur foin qui est conditionné en petites balles, question de répondre aux exigences des acheteurs.
Mais attention, ne produit pas du foin de Crau qui veut. Un cahier de charge bien précis doit être respecté, incluant notamment une fertilisation sans azote (ou très peu, maximum 40 unités / ha), des rendements inférieurs à 10 tonnes à l’hectare, un cycle de 3 coupes espacées de 40 à 70 jours, et un entreposage qui doit se faire sur place.
On peut le reconnaître à la ficelle rouge et blanc qui entoure chacune des balles produites par les producteurs certifiés.
Inspirant, non?