Chronique CQPF 20 septembre 2024

La sécheresse dans les plantes fourragères

Lorsque l’objectif principal de la production de plantes fourragères est de nourrir les animaux plutôt que de générer des profits, il est crucial d’optimiser les coûts de production sans compromettre la qualité des fourrages. 

L’équipe de gestion de l’eau en productions végétales de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) a réalisé deux projets de recherche sur les plantes fourragères dans un contexte de production laitière, visant à évaluer l’effet du stress hydrique sur la production et les différentes solutions potentielles. Ces projets visaient également à déterminer si l’irrigation pouvait être une solution pertinente dans un tel contexte.

Pour y arriver, il faut d’abord évaluer la probabilité que la culture subisse un stress hydrique. Il est alors essentiel de prendre en compte plusieurs facteurs influençant la production : la durée de croissance, les stades de développement, la profondeur de l’enracinement, le type de sol, la santé de ce dernier et les conditions météorologiques. Si les conditions météorologiques étaient uniformes, l’évaluation du risque et la prise de décision seraient simplifiées. Il reste alors essentiel de préciser des éléments tels que le nombre de jours d’autonomie en eau du système cultural, l’effet d’une diminution de rendement pour l’entreprise et les options disponibles.

Les résultats des projets montrent que le stress hydrique a eu un effet négatif sur le rendement de prairies de luzerne et de fléole. 

À Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans (loam argileux graveleux), 7 irrigations ont été nécessaires pour éviter le stress hydrique en 2020, contre 6 en 2021 et seulement 1 en 2022. En contexte irrigué, le rendement a été supérieur de 20 % lors de la 1re coupe en 2020 (3,36 t/ha contre 2,79 t/ha) et respectivement de 9,4 % et 5,2 % de plus pour les 2e et 3e coupes en 2021.

À Saint-Germain-de-Kamouraska (loam argileux graveleux), 5 irrigations ont été nécessaires en 2021, 5 en 2022 et 1 en 2023. En 2021, la 2e coupe irriguée a produit 3,6 t/ha contre 1,3 t/ha sans irrigation. En 2022 et 2023, un total de 6 coupes a été réalisé. En moyenne, les rendements par coupe étaient de 3,4 t/ha avec irrigation et de 2,7 t/ha sans irrigation. Ainsi, de la 1re à la 6e coupe, 4,2 t/ha supplémentaires ont été récoltées en conditions irriguées.

Ces essais convergent vers un apport en eau d’au moins 100 mm/an (1 000 m³/ha) pour éviter le stress hydrique. Avec les superficies concernées et la réglementation entourant les prélèvements en eau, l’approvisionnement peut rapidement devenir un enjeu selon la localisation de la ferme. L’aspect économique est également déterminant. Règle générale, les situations justifiant l’investissement dans un équipement d’irrigation sont rares en production de plantes fourragères, comparativement aux bénéfices des autres scénarios évalués (programme d’assurance récolte, achat de terres, achat de fourrages ou autres sources de nourriture).

Les rapports complets de ces projets peuvent être consultés aux adresses suivantes : tinyurl.com/yc85a6md et tinyurl.com/
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