Chronique CQPF 25 octobre 2024

Bilan provisoire de la planification stratégique du secteur fourrager québécois

La mise à jour qui s’est amorcée au printemps a permis de mettre en lumière les défis auxquels fait face le secteur fourrager québécois, mais également les possibilités à considérer.

Enjeux principaux et défis

L’un des constats majeurs est la tendance à la baisse des superficies consacrées aux plantes fourragères pérennes depuis 2006. Ce phénomène est lié à plusieurs facteurs, dont la diminution du nombre de fermes laitières et l’évolution des stratégies alimentaires des troupeaux. 

Les productions animales demeurent la principale destination des plantes fourragères. Mais, comment faire face à des cultures concurrentes comme le maïs fourrager, qui bénéficie d’une plus grande stabilité et d’une gestion simplifiée? 

Pour y parvenir, il est essentiel de promouvoir les avantages nutritionnels et écologiques des plantes fourragères pérennes auprès des éleveurs et d’identifier des leviers qui permettront de maximiser leur utilisation dans les rations alimentaires des troupeaux, tout en garantissant une compétitivité économique.

De plus, l’arrimage nécessaire entre les conseillers de champs et ceux en régie d’alimentation serait encore insuffisant, ce qui empêche d’optimiser l’alimentation fourragère et de bien orienter les producteurs dans leur gestion des cultures.

Un autre enjeu important est l’adaptation aux impacts des changements climatiques.

Les récents épisodes de sécheresse au Québec et le manque de foin dans certaines régions ont mis en évidence la nécessité d’une meilleure structuration du marché du foin pour mieux répondre aux périodes de crise, sans toutefois interférer avec les stratégies d’affaires individuelles des producteurs.

Pistes de solutions

Malgré ces défis, les changements climatiques offrent également des possibilités. Les plantes fourragères présentent des avantages écologiques, comme le potentiel de séquestration du carbone et l’amélioration de la santé des sols, en ligne avec les objectifs du Programme d’agriculture durable (PAD) du gouvernement du Québec. Cependant, les producteurs n’adoptent pas toujours facilement ces bonnes pratiques. La question se pose donc : que doit faire autrement la filière pour profiter de cette occasion?

Vers une meilleure concertation du secteur

Le développement de la filière fourragère ne peut se faire sans une concertation accrue entre les acteurs. La méconnaissance des avantages des plantes fourragères, tant en matière de nutrition animale que de santé des sols, reste un frein majeur. Cette méconnaissance est en partie alimentée par un manque de données sur le rendement, sur le coût de production, et par la perception d’une culture plus complexe à gérer par rapport au maïs ensilage. Il est donc essentiel de combler ce manque d’information pour rendre le secteur plus compétitif et attrayant pour les producteurs.

Des structures comme le Pôle d’expertise en plantes fourragères et InterPlantes montrent des efforts de coordination, mais des ressources humaines et financières supplémentaires sont indispensables pour soutenir ces initiatives à long terme.

En conclusion, le diagnostic réalisé par le Groupe AGÉCO soulève des questions qui devront faire l’objet d’actions de la part de chacun de nous en tant que membres de la filière fourragère. N’hésitez pas à communiquer avec le Conseil québécois des plantes fourragères (CQPF) pour prendre part à l’action si les enjeux soulevés dans ce texte vous interpellent!