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« Ce n’est pas évident de trouver un gars qui va accepter une fille avec sa ferme et son enfant! » Telles sont les paroles de Vanessa, une productrice laitière dans la trentaine. De nos jours, on voit de plus en plus de femmes en agriculture. Elles gèrent leur entreprise tout en accomplissant leur rôle de mère. Il est clair que Vanessa veut avoir d’autres enfants, mais pour le moment, elle est célibataire. Les hommes qu’elle rencontre semblent malheureusement plus intéressés par son exploitation que par elle. Il s’agit d’un triste constat qui reflète la réalité de certaines femmes seules en agriculture.
« C’est sûr que dans un monde idéal, j’aimerais être avec un gars qui a envie de venir m’aider à la ferme. Mais je suis réaliste. Je sais bien que ce n’est pas tous les hommes qui accepteront que leur conjointe soit leur patronne », dit Vanessa en souriant. En effet, il s’agit d’un enjeu important pour elle. « J’ai remarqué que souvent, par ma détermination et mon ambition de faire progresser mon entreprise, je faisais peur aux hommes, ajoute-t-elle. Ça prend un gars qui va s’adapter à la vie rurale ET à ma vie familiale. » De plus, elle est bien consciente qu’un homme de son âge peut également avoir des enfants et… une ex-conjointe. « Je veux aussi quelqu’un qui ait une bonne entente avec son ex. »
Vanessa a la garde exclusive de son enfant. Le futur conjoint devra s’adapter à cette situation familiale. Idéalement, il devra accepter que les rôles « traditionnels » soient inversés. En ce qui concerne l’entreprise, la répartition des parts pourrait être abordée, mais à certaines conditions. « Pas au début et pas s’il ne s’implique pas à la ferme. » De plus, pour Vanessa, il n’est pas envisageable qu’un éventuel conjoint s’imagine devenir propriétaire de l’exploitation et qu’elle demeure à la maison. « Eh bien non! » dit-elle avec conviction.
Une autre difficulté lorsqu’on est célibataire est que l’agriculture n’a pas toujours bonne figure. Cela se fait sentir jusque dans les rencontres amoureuses, ajoute Vanessa. « Sur les sites de rencontres, par exemple, les gars me demandent si c’est vrai que le lait est mauvais pour la santé. Et rapidement, ils voient mon travail comme une montagne et pensent que je n’aurai jamais de temps pour vivre, ce qui est faux. »
Selon Vanessa, il existe de nombreux avantages à être en couple avec une productrice. « Une fille en agriculture, c’est un bon parti, car elle est directe. Avec moi, il aura toujours l’heure juste. Il n’y aura pas de boudage, de niaisage et encore moins de pleurnichage. La raison est simple : on n’a pas de temps à perdre avec ça », mentionne-t-elle. « Je n’ai pas un mauvais caractère, j’en ai un fort et ça peut effrayer le gars », ajoute-t-elle en riant. Vanessa est rendue à un stade de sa vie où elle réalise qu’elle peut vivre seule et qu’elle n’a besoin de personne. Cependant, elle a envie de partager son quotidien. « Je me débrouille seule, mais il me manque quelqu’un », précise-t-elle.
Être mère de famille monoparentale dans une ferme n’est pas impossible; Vanessa en est la preuve. Elle réussit bien sa vie et marie à merveille son rôle de mère et d’agricultrice. Ce qu’elle souhaite pour l’avenir, c’est un homme qui saura comprendre sa réalité sans toutefois s’approprier son rôle à elle. Elle voudrait être appréciée pour ce qu’elle est et non pour ce qu’elle possède.