À coeur ouvert 15 novembre 2024

Une aide psychosociale arrivée au bon moment

À la suite du passage de la tempête Debby en août dernier, une quantité record de pluie s’est abattue sur le sud du Québec. François regarde alors ses champs avec un sentiment d’impuissance. L’excès d’eau a mis à mal ses récoltes, les factures s’empilent, et une lourde fatigue pèse sur ses épaules. Travailler la terre est une passion, mais Debby a poussé François dans ses derniers retranchements. Il se demande s’il arrivera à tenir encore longtemps, à garder sa tête hors de l’eau.

L’arrivée d’une travailleuse de rang sera pour lui une bouffée d’oxygène. Elle sait que François n’est pas le seul à traverser cette période difficile. De nombreux producteurs font face à des conditions similaires, mais peu d’entre eux osent admettre qu’ils ont besoin d’aide. Avec une approche bienveillante, elle lui montre qu’il est normal de ressentir de la détresse, surtout lorsque les éléments échappent à notre contrôle. « François, tu ne peux pas tout porter tout seul. Ce que tu traverses, c’est lourd à porter », dit-elle. Elle sait que s’ouvrir sur ses soucis peut le soulager d’un grand poids. Elle ajoute que ce n’est pas un signe de faiblesse de demander de l’aide, que c’est même courageux.

Elle connaît bien ces situations. Elle a vu des producteurs comme François arriver au bord du gouffre. Elle a vu ce même regard épuisé, cet air de fatigue mêlé à un sentiment de défaite. En revanche, elle sait aussi qu’il existe des solutions, que la force ne réside pas seulement dans la capacité à travailler dur, mais aussi dans celle de demander du soutien quand tout devient trop. Elle lui parle des différentes options qui s’offrent à lui : des conseillers spécialisés qui pourraient l’aider à réorganiser ses comptes à court terme et même des programmes d’accompagnement pour les producteurs en difficulté. « Tu n’es pas seul, lui rappelle-t-elle, beaucoup d’autres passent par là aussi. »

François écoute attentivement. Il hoche la tête, mais il est clair que l’idée de ne pas tout gérer seul est nouvelle pour lui. Il a toujours été fier de son indépendance, comme beaucoup de producteurs. Cependant, l’usure physique et mentale le rattrape. Il sait qu’il ne peut plus continuer ainsi. « Et si on prenait rendez-vous avec ton comptable cette semaine? » propose-t-elle. « On peut regarder ensemble s’il y a des programmes de soutien qui te conviendraient. Ce serait une première étape pour alléger un peu ta charge. » Elle lui parle également d’un groupe de soutien composé d’autres producteurs.

La travailleuse de rang sait que ce serait un grand pas pour lui, mais qu’il resterait encore un long chemin à parcourir. Chaque situation est différente, mais ce moment où le producteur accepte enfin de partager une partie de son fardeau est crucial. C’est là que commence le véritable travail.

 Le silence s’installe après cette proposition. François semble réfléchir à tout ce qui vient de lui être offert. Elle ne le presse pas, sachant qu’il lui faut du temps pour assimiler. Après tout, reconnaître que l’on a besoin d’aide est souvent plus difficile que de l’accepter. Finalement, François affirme d’une voix presque inaudible : « Je crois que ça pourrait m’aider, oui. » Le soulagement est perceptible dans son ton, et elle sait qu’il a franchi une étape importante.

La prochaine saison ne sera peut-être pas plus facile, mais au moins, François n’aura plus à tout affronter seul. Avec l’aide qu’il accepte désormais, il commence à voir une lueur d’espoir là où il n’y avait que de l’épuisement.

Cette histoire montre bien l’importance du soutien apporté par un tiers, ou encore par une travailleuse de rang, dans des moments où tout semble s’effondrer. Accepter de l’aide peut sembler difficile, mais c’est parfois la clé pour reprendre pied et aller de l’avant.   


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Pour l’aide d’un travailleur de rang, contactez le 450 768-6995 ou par courriel [email protected]