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La pénurie de main-d’œuvre, le manque de motivation des travailleurs d’ici et l’épuisement associé au fait de devoir toujours donner de la formation aux nouveaux employés sont les raisons pour lesquelles Katy et Benoît se sont tournés vers l’embauche d’un travailleur étranger. Leur première expérience avec un Guatémaltèque a été positive et ils ont eu envie d’en parler, « car on a hésité longtemps avant de se décider à en faire venir un », raconte la productrice laitière.
« Benoît connaissait quelqu’un à l’Agence de recrutement international de main-d’œuvre étrangère (ARIMÉ). Il a donc posé ses questions. Ensuite, le temps de la paperasse et de l’attente est venu. Il a fallu un bon cinq ou six mois avant que le travailleur arrive au pays », explique Katy.
À la ferme, l’ouvrage devait continuer à se faire et les propriétaires mettaient les bouchées doubles. L’espoir les motivait, car « c’était l’ultime solution », dit-elle avec émotion.
Avant l’arrivée de l’employé, il a fallu penser au logis, préparer ses déplacements en lui fournissant une voiture, lui acheter des vêtements de travail et prévoir sa nourriture. Dans leur municipalité, plusieurs agriculteurs se sont regroupés pour que les travailleurs étrangers habitent dans une ancienne résidence pour personnes âgées. « Le côté social est ainsi assuré », poursuit Katy.
Une fois arrivé au Québec, Henry s’est installé pour huit mois. Âgé de 22 ans, il avait quitté sa femme et son enfant de 2 ans. « Il était tellement courageux de faire ça », constate la mère de famille.
Sports d’hiver
Rapidement, Henry s’est adapté à son nouveau mode de vie, mais aussi aux hivers canadiens et à la famille d’ici. « Il adorait la neige. Dès qu’on lui proposait d’aller faire du trois-skis avec les filles, il se dépêchait de finir son ouvrage à l’étable pour aller s’amuser avec elles », rapporte Katy.
En fait, le travailleur étranger a rencontré une famille qui a choisi de l’intégrer à sa vie et qui lui a fait découvrir les sports d’hiver. Henry voulait patiner. On lui a trouvé une paire de patins et il a pu réaliser son rêve. « Il a trouvé ça difficile à chausser », ajoute Katy en riant.
Bien que la communication n’était pas parfaite, Henry est rapidement devenu un « grand frère pour les filles », car chacun y a mis du sien. « Benoît a suivi des cours d’espagnol offerts par l’Union des producteurs agricoles. Il est rendu pas mal bon », ajoute-t-elle.
Avant l’arrivée d’Henry, la productrice avait des problèmes de sommeil et de stress, ce qu’elle n’a plus. Elle avait enfin trouvé un employé « attentionné, dévoué, respectueux, fiable, ponctuel et stable », des qualités importantes pour elle. L’homme avait pour tâche principale de s’occuper de la traite, une aide indispensable. « Il savait ce qu’il avait à faire et le faisait bien. On n’avait pas à le lui expliquer sans cesse », précise Katy.
Il y a quelques semaines, Henry est retourné auprès de sa conjointe et de sa petite. Katy et Benoît ont trouvé un bon remplaçant. « Son frère est maintenant chez nous, la famille s’agrandit. Henry reste en contact avec nous pour prendre des nouvelles », souligne la femme.
Une belle amitié est née de cette embauche, et chacun des membres de la famille y a trouvé son compte.