À coeur ouvert 13 décembre 2024

Planifier son décès pour éviter les conflits – 1re partie

On ne vous souhaite pas de mourir, bien sûr. Mais comme on sait que c’est une fin inévitable, on s’est dit qu’il valait mieux en parler plus tôt que… trop tard. Qu’on soit « vieux » ou jeune, avoir des papiers en ordre, ça devrait faire partie des responsabilités qu’on place sur le « top de la liste ». On ne vous fera pas de cachette, si vos papiers ne sont pas en ordre, si vos volontés ne sont pas claires avant le jour fatidique, il est fort probable que la chicane « pogne » bien comme il faut dans le bureau du notaire et qu’elle perdure longtemps.

S’acquitter de sa « paperasse » de décès nécessite de la préparation, d’où l’importance de commencer à y réfléchir à l’avance et de s’entourer de professionnels pour le faire.

Plusieurs questions épineuses risquent d’émerger dans ce processus et elles peuvent nécessiter d’être accompagné dans ses réflexions, ne serait-ce que pour éviter les angles morts. Voici quelques exemples de questions posées : « Dois-je être égal envers tous mes enfants? », « Quelle place occupe l’équité dans mes décisions? », « Comment faire pour être le plus juste possible? », « Comment en parler avec les gens concernés ? » Grandes questions, nous direz-vous.

 D’abord, il faut savoir que plusieurs cas de figure sont envisageables dans ce genre de démarches. En effet, tout dépend de ce qui est important pour vous et de votre situation. (Avez-vous une relève? Est-elle apparentée ou non? Êtes-vous partenaire d’affaires avec votre partenaire de vie, un associé? etc.) Différents facteurs peuvent orienter vos choix. La volonté d’éviter la chicane à tout prix ne devrait pas être votre unique motivation, car il n’existe aucune garantie en ce sens. La raison est fort simple, c’est que les concepts de justice et d’équité sont relatifs et relèvent de nos interprétations, c’est-à-dire que ce qui vous paraît juste et équitable ne l’est pas forcément pour votre descendance. Par conséquent, même si vous avez tout fait en votre pouvoir pour agir en cohérence avec ces concepts, il est possible qu’un membre de votre famille ait l’impression que ce n’est pas le cas et que cela entraîne des tensions au sein de votre clan. En outre, il est évident que s’il existe déjà des conflits familiaux dans votre vie, il est possible que la situation persiste et transparaisse dans les discussions entourant votre décès éventuel et la répartition de vos biens. L’important est donc que les décisions que vous preniez soient libres et éclairées, que vous vous sentiez à l’aise avec celles-ci et que vous fassiez preuve de transparence envers les personnes concernées. 

Nous sommes bien conscientes qu’il est encore tabou de parler d’argent, d’autant plus quand il s’agit de gros montants liés aux actifs agricoles et aux assurances vie. Toutefois, il importe de prendre ses responsabilités et d’agir, parce que nous sommes certaines que vous n’avez pas envie de laisser vos proches s’entredéchirer pour des discussions qui auraient pu être abordées en amont. Finalement, un dernier aspect qui est majeur et trop peu discuté : avez-vous pris des mesures si jamais il vous arrivait un accident vous laissant invalide ou dans le coma? Qui s’occuperait de vos comptes? La personne ­a-t-elle les outils et les accès nécessaires pour effectuer le ­travail? Qu’adviendrait-il de vos animaux, de vos récoltes? Qui gérerait quoi? Mettez-vous à la place de vos proches qui, du jour au ­lendemain, peuvent se retrouver avec de multiples responsabilités imprévues, s’additionnant à leurs vies respectives, dans un contexte fortement émotif. Cauchemar. 

Dans tous les cas, comme travailleuses de rang, ça fait partie de notre mandat de vous accompagner dans les réflexions entourant ces démarches et de vous orienter vers les bonnes ressources pour vous conseiller. Vous allez monter au paradis, ne vous arrangez pas pour laisser vos proches en enfer! 

La suite au retour des Fêtes. Nous vous souhaitons de bons moments en famille d’ici là!  


Besoin d’aide?

Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Pour l’aide d’un travailleur de rang, contactez le 450 768-6995 ou par courriel [email protected]