À coeur ouvert 18 décembre 2023

Noël, c’est quoi?

À l’approche de la période des Fêtes, c’est souvent la folie. Tout le monde est pressé d’installer les décorations, de fouler les magasins afin d’acheter une panoplie de cadeaux, et de cuisiner des petits plats, tous meilleurs les uns que les autres. On s’étourdit dans la multitude de choses à faire d’ici le fameux deadline du 24 décembre. Mais comme le dit si bien une des chansons des Cowboys Fringants, « la question que je me pose tout le temps », c’est pourquoi embarquons-nous dans cette course folle sans prendre le temps de respirer? Pour faire plaisir à tout le monde? Pour que tout soit parfait? Pour ne pas décevoir ses proches? Pour épater la galerie? Pour montrer que nous sommes des hôtes et hôtesses exemplaires? Loin de moi l’idée d’affirmer que ce ne sont pas de bonnes raisons, mais je constate que cette situation peut provoquer bien de la fatigue et un sentiment d’être dépassés.

Même si je suis encore « toute jeune », comme diraient certains, j’aimerais quand même vous partager quelques souvenirs des Noëls de mon enfance et des dernières années, avant le décès de ma grand-mère paternelle. Nous avions l’habitude de fêter le réveillon dans la maison de mes grands-parents, sur la terre familiale. C’était une tradition incontournable et je ne crois pas avoir manqué une seule année. La maison n’était pas grande pour la gang qu’on était (peut-être une quarantaine dans les plus grosses années), mais ça rendait le tout d’autant plus chaleureux. La table de cuisine était remplie de nourriture, un beau buffet avec des plats simples : sandwichs, crudités, fromages, salades, desserts maison et diverses grignotines. Mon cousin et moi allions toujours manger à l’étage après avoir rempli nos assiettes. C’était notre tradition à nous, qui avions commencé cela tout jeunes et continué jusqu’à l’âge adulte. À l’écart des autres, nous nous faisions des confidences et ­parlions de nos projets d’avenir. Il y avait aussi des jeux : ­traditionnellement, les hommes jouaient aux cartes à la table de cuisine, tandis que les femmes et les enfants s’adonnaient à des jeux ludiques dans le salon. 

Nous faisions aussi la pige de déguisements loufoques pour l’échange des cadeaux. La maison était remplie de rires et de bonheur. Je me souviens d’une année où quelqu’un avait apporté le jeu « Mâche mots ». Il fallait se mettre l’appareil dans la bouche et lire des phrases que les autres devaient deviner. Nous avons été plusieurs à rire aux larmes!

Un de mes Noëls préférés a été celui où nous avons été à la rescousse du père Noël, qui était tombé en panne avec ses rennes.

Je l’ai secouru à l’aide de mon poney et le père Noël est arrivé dans l’attelage illuminé, au loin, par le fond du champ jusqu’à la maison. Les yeux des petits comme des grands étaient émerveillés, et c’est un souvenir que je chérirai toujours.

Du côté de ma famille maternelle, je conserve aussi de très beaux souvenirs : le père Noël arrivant à pied par la rue, sous le regard captivé de mes cousines; les beaux partys familiaux dans la maison de campagne de mon oncle et ma tante, avec les mille et une « folleries » de mon père et de mon oncle; les games de jeu de toc et de pichenottes.

Même si les cadeaux que j’ai reçus durant ces célébrations m’ont fait plaisir, on peut constater que ce ne sont pas ces derniers qui ont rendu le moment magique. 

C’est tout à fait correct d’aimer gâter nos proches en leur offrant ce qui leur fera plaisir. Mais n’oubliez pas d’accorder de l’importance à ce qui est essentiel : prendre le temps de passer des moments de qualité avec les gens que vous aimez. Pleurer de rire, s’amuser, jouer avec les enfants (et aussi les adultes), peu importe qu’il y ait des cadeaux ou pas à déballer. Pour moi, c’est ça, un « vrai » Noël. Joyeuses fêtes!  


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Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.

Pour l’aide d’un travailleur de rang, contactez le 450 768-6995 ou par courriel [email protected].