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Ne vous en déplaise, Mesdames et Messieurs, je vous reviens encore une fois avec une chronique où je dénonce une situation qui « m’achale ». J’aimerais ouvrir la réflexion concernant la posture que devrait prendre une personne en situation d’autorité lorsqu’elle parle de choix alimentaires et d’agriculture. Je vous présente deux situations qui m’ont été rapportées dans le cadre de ma pratique.
Je vous mets en contexte. Simone, fille de Paul, producteur de lait, revient de l’école avec un nouveau devoir; faire une semaine de menus en se basant sur le guide alimentaire canadien. Selon sa professeure – qui déclare ouvertement aux élèves être végane –, les produits laitiers ne devraient pas se retrouver dans les menus en raison des conditions d’élevage des vaches, de ce qui arrive aux petits veaux, etc.
Autre cas de figure, un professeur d’éducation physique parle de végétarisme et de véganisme à ses étudiants de première secondaire. Antoine, qui fait de l’anxiété de performance et qui est très conformiste, mentionne à ses parents (producteurs de porc et de grandes cultures) qu’il ne doit plus manger de viande, car c’est ce que son professeur dit. Il veut plaire et avoir l’approbation de son professeur en qui il place une grande confiance.
Je vous laisse imaginer la réaction des parents de Simone et d’Antoine. Je peux vous dire qu’au-delà de la colère, il y a une crainte bien réelle et légitime. En effet, les effets ne sont pas négligeables. Pour les enfants d’agriculteurs, on assiste à une stigmatisation et un dénigrement du métier de leurs parents. Pour les autres, on contribue de manière péjorative à l’image négative de l’agriculture. En outre, des enfants comme Simone et Antoine se retrouvent dans un conflit de loyauté. Ils se sentent pris entre leurs parents et leur professeur estimé et en position d’autorité. Un enfant ne devrait pas avoir à ressentir un tel sentiment, non seulement désagréable, mais dommageable, parce qu’il a l’impression de devoir choisir entre des adultes importants pour lui.
À mon humble avis, tout professeur devrait impérativement faire un petit examen de conscience à savoir si son enseignement relève de croyances morales personnelles. Si tel est le cas, il n’a pas sa place à l’école.
Dans la même lignée, j’aimerais réitérer l’importance du mandat en tant qu’enseignants scolaires. N’oublions pas qu’ils ont le pouvoir d’influencer les choix de société d’ici et de demain en étant des modèles pour nos jeunes. On ne peut certes pas être contre l’éducation et le bien-fondé de la transmission d’une bonne hygiène de vie, tout comme celle des outils pour prendre soin de soi et de sa santé (physique et mentale). On peut certes valoriser le bien-être animal. Toutefois, démoniser une facette de l’agriculture, ça me crée un malaise. J’ai envie d’inviter les professeurs à bien connaître leur sujet (sous tous les aspects) et peut-être même à favoriser l’apprentissage directement sur le terrain, dans le cadre de projets, par exemple.
Ne devrait-on pas encourager les visites dans les fermes? Ne devrait-on pas essayer de reconnecter le plus possible les enfants à l’agriculture? Peu importe ce qu’on mange, on mange quand même trois fois par jour.
Les parents dont l’enfant vit ce genre de situation à son école ne devraient pas laisser passer cela. Ça mérite clairement d’avoir une discussion avec le professeur et, si nécessaire, avec la direction. Si jamais vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas à nous appeler pour nous en parler. Le poids du nombre a toujours ses vertus et, qui sait, peut-être que cela pourrait nous permettre de pousser plus loin la promotion et la prévention que nous faisons.
Encore une fois, le fardeau de la preuve incombe à ceux qui n’ont pas le temps, mais si on n’intervient, on laisse 100 % de la place à la désinformation. N’oublions pas que les mensonges voyagent vite et sont gratuits.
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