Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Aujourd’hui, j’ai envie de vous gâter! Je vous propose, le temps de cette lecture, une petite escapade, un petit voyage, gratos en plus! Je suis certaine que malgré les zones de turbulence que nous pourrions traverser, la balade en vaut la peine. Montez à bord, installez-vous confortablement, nous allons faire un beau voyage au pays du « Déni ».
Entre vous et moi, il nous est tous déjà arrivé de nous mettre la tête dans le sable pour éviter de devoir faire face à une situation déplaisante. Ça fait partie de la nature humaine de vouloir se protéger, d’assurer sa sécurité par divers mécanismes de défense. Il ne faut pas oublier que cela a permis notre survie au fil des siècles, ces mécanismes ont donc leurs raisons d’exister. Je le dis souvent, le « Déni », c’est un fichu beau pays! C’est accessible, rassurant, confortable, on peut y aller quand on veut et, souvent, on a l’impression que c’est gratuit. Mais un détail majeur change la donne. Parce qu’on a choisi cette destination, on a l’impression, la perception qu’on peut « passer Go et réclamer 200 $ » sans qu’il y ait de conséquences. Et pourtant… il y a toujours une facture, qu’elle soit payable en un ou plusieurs versements. Elle finit toujours par arriver parce que le défaut de ce refuge imaginaire, c’est qu’on ne peut jamais y rester ad vitam aeternam.
Mais qu’est-ce qui fait que le « Déni » est une destination autant prisée? Une première hypothèse est qu’on se fait croire que c’est confortable, que le niveau de risque est plus faible, voire nul. Une seconde est que cela nous permet de gagner du temps pour nous permettre d’absorber un choc. On pense ainsi qu’on se préserve d’une quelconque manière. En effet, quand la réalité est trop difficile à encaisser, on prend le premier vol pour s’évader, pour se couper de nos émotions. Eh oui, que ce soit pour un aller-retour ou pour un aller simple, pour de petites ou grandes épreuves, nous sommes tous susceptibles de visiter, parfois même plusieurs fois par jour, le « Déni ».
Oups, le temps file! Il nous faut déjà plier bagage et revenir à la réalité. Regardons autour de nous, le déni nous pousse aussi à faire de la fuite en avant. On investit dans des matchs de hockey plutôt que de s’occuper de notre système de santé et d’éducation, plutôt que de combler les besoins des banques alimentaires ou de développer des solutions durables aux problèmes d’itinérance à l’aube des mois les plus froids de l’année. Nos grandes instances font fi du réchauffement climatique et des conséquences de certaines industries sur la santé de la population au profit de l’économie.
Le milieu agricole est très loin de faire exception à cette règle. Nous n’avons qu’à penser aux programmes de soutien qui sont comparables à des pots de peanuts, où les agriculteurs n’ont que les restes. Nos instances préfèrent investir dans de grandes usines, soutenir de grandes multinationales plutôt que d’offrir un soutien efficace et efficient pour notre autonomie alimentaire et les gens derrière.
Parfois, je me questionne à savoir si nous ne sommes pas nous aussi dans un déni collectif, un pilote automatique qui fait en sorte que l’on tolère l’inacceptable. Qu’on ne s’indigne plus. Individuellement, je peux me frustrer, crier haut et fort que ça cloche, que ça ne tourne pas rond, mais ma seule voix est loin d’être suffisante. Arrêtons de faire semblant. Prenons collectivement le vol du retour pour faire face à tous nos défis de société. C’est important pour nous et, surtout, pour les générations futures!
Besoin d’aide?
Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Pour l’aide d’un travailleur de rang, contactez le 450 768-6995 ou par courriel [email protected].