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Lorsque Lucie demande de l’aide, elle prend le train, sans s’en rendre compte, pour un trip dans lequel elle apprendra à se connaître. Elle a d’ailleurs beaucoup à partager avec les producteurs et les productrices qui voudront bien s’ouvrir à son noble parcours. En effet, la démarche de cette femme
« extraordinaire » carbure à la résilience.
Lorsqu’on se bute à une épreuve après une autre, on ne peut que se retrousser les manches et être à la recherche de solutions. Cependant, il arrive que la réserve de solutions s’épuise et que l’inventaire se résume à pas grand-chose. Parfois, c’est plutôt la distance insuffisante avec le problème qui nuit au champ de vision. La résilience commence à faire son œuvre lorsqu’on renonce à faire du surplace. C’est entre autres, apprendre, comme le roseau, à danser avec le vent ou à virer de bord quand on a le vent dans la face. Dans la résilience, il y a ce petit quelque chose comme du « lâcher-prise » devant ce qui ne fonctionne pas. Il y a également de la persévérance pour continuer sa route malgré les nids de poule rencontrés (aussi gros que ceux dans le rang 15 au printemps).
Lucie, après avoir demandé de l’aide, s’est donné le temps et l’espace pour la réflexion et le développement de soi. Rester à la ferme était son idéal et un rêve qu’elle chérissait. S’écouter et s’accorder le droit à l’amour et au bonheur était une route distincte à prendre, et la seule, pour se sentir respectée. Accompagnée et motivée, Lucie a appris à se faire confiance. Quand on se sent déchirée entre deux importances, ça prend une bonne dose de courage pour faire un choix. Cependant, l’échec serait davantage de naviguer contre soi-même que de faire un mauvais choix. Tout le monde connaît l’expression « on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre ». La futilité de l’expression ne rend pas hommage aux réflexions, aux doutes, aux prises de conscience, aux contradictions et surtout aux forces acquises de Lucie. C’est justement au fil du temps qu’elle a pu voir le chemin parcouru. Voir qu’elle avait appris à gérer son stress. Croire qu’elle n’était pas la seule à être un jour confrontée à des problèmes de santé mentale. Se valoriser à partir des épreuves surmontées. Trouver un sens à la vie en fonction de ce qui est profondément important pour soi.
La résilience de Lucie a aussi été nourrie par la confiance qu’elle a accordée et reçue d’une personne significative. Quelqu’un a croisé sa route, lui a tendu la main et lui a permis de développer un plus grand potentiel. Comme l’explique Boris Cyrulnik, psychiatre reconnu pour ses travaux sur la résilience, pour se remettre en marche à la suite d’un traumatisme, la personne a besoin, en ajout à sa force personnelle, d’un tuteur de résilience sur lequel elle pourra s’appuyer et poursuivre sa croissance. Dans le cas de Lucie, son employeur actuel, sans doute inconsciemment, a fait une différence par sa présence respectueuse et son écoute. Il a su voir ses forces, les mettre en valeur et l’encourager à y prendre appui pour repousser ses peurs. Ce n’est pas compliqué, un tournesol sait pousser lorsqu’il a le bon environnement, mais il a toujours bien besoin du soleil pour tourner dans la bonne direction et se faire fleurir.
Je conclus donc cette chronique en vous proposant une réflexion. Avez-vous déjà vécu une situation où vous avez démontré ou développé votre résilience? Comment avez-vous réagi? Avez-vous été surpris de voir votre capacité d’adaptation et votre habileté à rebondir dans l’adversité? Avec le recul, quelle personne a été votre tuteur de résilience? Qui a été cette personne, cette main tendue au moment opportun, pour vous aider à vous relever? Pourquoi ne pas terminer la réflexion en vous remerciant vous-même et votre tuteur de résilience?
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