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« Je suis débordée et je manque de temps. Il me semble que je cours toute la journée », nous a confié Annie. Cette conjointe de producteur laitier et de grandes cultures éprouve de la difficulté à concilier travail et famille, surtout en période estivale. Elle a l’impression d’être la seule à « courir » pour plaire à tout le monde.
Apprendre à se fixer des objectifs est aussi important dans la vie personnelle que professionnelle. C’est essentiel pour soi-même, pour se sentir bien et en accord avec ses choix de vie. « Je réalise que j’ai pris quelquefois des décisions en fonction des autres et non pour me rendre heureuse », poursuit-elle. Bien qu’elle ne soit pas impliquée à la ferme, elle se rend compte que les décisions entrepreneuriales prises par son conjoint ont des répercussions sur sa vie personnelle et celle de sa famille. « Au début, je trouvais ça bien l’fun, la ferme. Quand ils ont agrandi, que je le voyais moins, que je me sentais seule à tout faire à la maison, j’ai réalisé que je n’étais plus au courant de rien », se remémore-t-elle. C’est cet élément déclencheur qui l’a décidée à avoir une bonne conversation avec son conjoint. « J’ai pensé partir, le quitter, mais au fond de moi, ce n’était pas ce que je voulais », précise-t-elle. Elle s’est d’abord questionnée sur ce qu’elle voulait vraiment et a entrepris des changements. Elle a déterminé des cibles à atteindre dans sa vie personnelle, puis familiale et de couple. Elle a demandé à être consultée dans les grandes décisions professionnelles et à « mieux comprendre les enjeux de celles-ci ». Plutôt que d’accuser la ferme de tous ses malheurs, elle a choisi le dialogue avec son conjoint pour trouver comment elle pouvait retrouver le bonheur en famille.
Établir des priorités
Prendre le temps d’établir une liste des pour et des contre a beaucoup aidé Annie dans son quotidien. Bien sûr, tout n’est pas parfait, mais elle essaie de faire des ajustements, car elle sait maintenant ce qu’elle veut et ne veut pas dans sa vie. Elle a appris à établir des priorités avec son conjoint afin d’être « plus souvent sur la même longueur d’onde ». Cette réflexion l’a amenée à changer son attitude, à prendre les choses plus à la légère sans pour autant négliger l’essentiel. Lorsque la ferme prend trop de place, elle tente d’être plus compréhensive et tolérante. Au besoin, elle s’assoit avec « son homme » pour faire une remise en question des moyens utilisés pour que la conciliation travail-famille fonctionne mieux. Toute cette démarche vise à faciliter la vie des deux membres du couple dans leur quête de bonheur.
Annie connaît davantage ses besoins et essaie de répartir son temps en fonction de ses priorités et non uniquement en fonction des travaux dans les champs ou à l’étable. Son agenda est mieux utilisé : « Je me marque mes rendez-vous avec moi-même ou nos soirées d’amoureux. Il ne s’agit pas juste de l’agenda pour les enfants », dit-elle en souriant. Elle réalise que ce n’est pas uniquement une question de gestion du temps et qu’elle doit apprendre à se gérer, elle aussi, avec son temps.
L’important est de se respecter au travers des objectifs de vie qu’on s’est fixés. En apprenant à nommer ses besoins, ses priorités et ses valeurs, on arrive à mieux se comprendre entre conjoints.